Le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, a annoncé mercredi 29 octobre que la motion de défiance déposée il y a deux semaines contre le ministre délégué aux Finances, Patrice Kitebi, ne pourra pas être traitée actuellement en plénière. Officiellement, il n’a pas expliqué les raisons de cette décision. Mais selon certaines sources, le président de la chambre basse du Parlement aurait déclaré lors de la réunion des présidents des groupes parlementaires que certains signataires de la motion avaient retiré leurs signatures.
Les cinquante-huit députés qui ont signé cette motion de défiance reprochaient au ministre d’avoir mal exécuté le budget 2013, soulignant notamment les remarques de la Cour des comptes sur l’utilisation du budget alloué au fonctionnement du bureau du porte-parole de l’opposition, alors que cette personnalité n’a jamais été désignée.
Au cours de la plénière de ce mercredi, Aubin Minaku a déclaré sans plus d’explications que le bureau de l’Assemblée nationale allait recevoir les présidents des groupes parlementaires jeudi pour discuter de cette question.
« Après une réunion organisée cet avant-midi avec les présidents des groupes parlementaires notamment, le bureau va s’évertuer à les recevoir au cours de la journée de demain à cet effet. Et les présidents des groupes parlementaires pourraient tenir informer chaque député de ce dossier », s’est-il contenté d’affirmer.
Certains députés de l’opposition ont déploré cette décision, évoquant une violation de la constitution.
Pour Jean-Claude Vuemba, « on se croirait au cirque » où « les magiciens et les équilibristes s’en donnent à cœur joie ».
« Hélas, poursuit-il, nous sommes au temple de la démocratie. Nous sommes à l’Assemblée nationale ».
Le député de l’opposition regrette que le président de l’Assemblée nationale ne cite pas les noms des signataires de la motion qui se sont désistés.
« S’ils veulent protéger leur majorité, conclut-il, autant mieux que nous cessons de venir ici. »
Entre temps, les initiateurs de la motion ont indiqué que les députés du MLC qui n’avaient pas signé la motion leur ont emboité le pas.