Comme il fallait s’y attendre, l’opposition n’a pas pris part vendredi 19 septembre 2014, à la plénière de l’Assemblée nationale consacrée au vote du calendrier de la session ordinaire de septembre. En guise de leur désaccord à ce qui se trame derrière l’adoption de ce calendrier dont on sait que la session aura à aborder les sujets qui fâchent, à savoir la révision de la Constitution, les députés de l’opposition, les grandes tendances confondues, ont vidé la salle de l’hémicycle quelques secondes avant la sanction de la plénière.
L’inscription au calendrier de la session d’octobre, du projet des lois portant révision de certaines dispositions de la Constitution est, comme il faudrait le souligner, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et enflammé certains esprits.
Justifiant leur mouvement de refus, les députés de l’opposition ont accusé le bureau de l’Assemblée nationale de vouloir consacrer la violation de la Constitution et d’opérer un forcing, afin de consacrer les dérives totalitaires tant redoutées.
Eve Bazaiba et Juvénal Monubo ont affirmé que le point 16 de ce calendrier sur la révision de certaines dispositions de la Constitution, comporte des germes des violations intentionnelles de la Constitution. Chose qu’ils ne peuvent pas cautionner.
Pour ces députés, le gouvernement a proposé la révision de l’article 197 de la Constitution en vigueur qui fait partie des principes de suffrage universel strictement interdits à la révision dans l’article 220. Franc Diongo a, quant à lui, dénoncé cette démarche de la Majorité pour conserver le pouvoir contre la volonté du peuple congolais qui aspire à l’alternance.
Pour sa part, le président de la chambre basse a estimé qu’il n’appartient pas à l’Assemblée nationale, de rejeter un projet de loi émanant du gouvernement avant son examen par la plénière. Aubin Minaku a confirmé que cette révision concernera les articles 197, 104 et 101 qui portent essentiellement sur le fonctionnement des Assemblées provinciales, du sénat et de l’Assemblée nationale.
Outre le débat sur l’inscription de la révision de certaines dispositions de la Constitution, le projet de loi relatif à la concurrence des lois sur les élections déposé par le député Delly Sessanga et celles du gouvernement qui a proposé trois lois sur les élections urbaines, municipales, locales, provinciales, des sénateurs, des gouverneurs et vices gouverneurs, présidentielles et législatives, a provoqué la levée des boucliers entre les députés de l’opposition et ceux de la Majorité.
La Majorité présidentielle par la bouche du président du groupe parlementaire PPRD Shadary n’a pas usé de la langue des bois pour déclarer que « nous n’accepterons pas qu’une loi essentielle, telle que la loi électorale soit présentée par un député.
Réponse du berger à la bergère, le député Mayo de l’UNC a rétorqué : « l’opposition aussi n’acceptera pas un projet de révision constitutionnelle, encore venant d’un gouvernement démissionnaire.
Pour calmer le jeu, le speaker de la chambre basse, Aubin Minaku, a fait savoir que la résolution prise lors de la conférence des présidents des groupes parlementaires est de parvenir à l’harmonisation du texte à soumettre à l’examen par l’arbitrage du bureau.
Le bureau présentera dès ce lundi en plénière, les résultats de l’arbitrage, a-t-il rassuré.