Selon le directeur général de la Société nationale des chemins de fer du Congo, le gouvernement de la République devrait prendre le relais de la Banque Mondiale dans le financement du gasoil et lubrifiants afin d’éviter que les locomotives ne soient condamnées à être immobilisées.
La situation de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) a été au cœur d’un échange que le directeur général de cette société, M. Ilunga Ilunkamba, a eu avec la presse hier.
D’entrée de jeu et après avoir salué l’acquisition par la SNCC de 18 locomotives neuves, en attendant l’arrivée d’un autre lot de 20 locomotives, le D.G. Ilunga Ilunkamba a indiqué que la SNCC est présentement confrontée à de nombreuses contraintes dont « la contrainte majeure sur l’exploitation des locomotives est doute la fourniture du gasoil et des lubrifiants ».
Le DG a expliqué que depuis septembre 2011 jusque fin mars 2015, la Banque Mondiale, par le biais du Projet de transport multimodal (PTM), a financé la fourniture de gasoil et lubrifiants à la SNCC pour 46 (quarante-six) millions de dollars américains.
Mais, a-t-il poursuivi, depuis fin mars 2015, et au moment ou les nouvelles locomotives sont inaugurées, « la SNCC est dans l’incapacité d’acquérir le gasoil et les lubrifiants pour son exploitation. Pour M. Ilunga Ilunkamba, le gouvernement de la République démocratique du Congo devrait prendre le relais de la Banque Mondiale dans le financement du gasoil et lubrifiants afin d’éviter afin d’éviter que les locomotives neuves ne soient condamnées à être immobilisées. « Ce qui le cas à ce jour », a noté le directeur général de la SNCC. Pour M. Ilunga, « une telle situation ne serait tolérable pour personne ».
Il est urgent qu’une solution soit choisie et appliquée sans délais, a-t-il martelé. Répondant à une question sur le renouvellement du réseau SNCC (3.641 km), le D. G. Ilunga a indiqué que dans le cadre du Projet de transport multimodal, il est prévu la réhabilitation de 791 km, soit 21 % du réseau de la SNCC.
La grande partie de la voie ferrée, comme il l’a souligné lui-même, ne sera pas réhabilitée. S’agissant de la réhabilitation du réseau, M. Ilunga a annoncé deux axes prioritaires, à savoir l’axe Kolwezi-Dilolo « pour faire jonction avec le chemin de fer angolais afin de ramener les miniers au rail.
Le second axe c’est Kamina-Kabongo pour évacuer les produits agricoles afin d’approvisionner les centres urbains et donner aux producteurs paysans riverains du rail l’opportunité de tirer profit de la croissance économique « que connait le pays ».
Quant à la répartition du total des 38 locomotives neuves, 24 vont desservir les régions de Copperbelt et le nord, 10 l’est. 4 (quatre desserviront la section Kisangani-Ubundu.
Un autre point abordé par le DG de la SNCC a été la gouvernance. Pour l’orateur, « le chantier de la gouvernance est le chantier le plus important du programme de redressement de la SNCC initié depuis 2008. Et Ilunga de dire : « Pendant longtemps, la SNCC a fonctionné comme un bien sans maître ». La SNCC a fini par être à genoux, à bout de souffle.
Toutefois, le Directeur général de la SNCC a cité quelques actions à mener dans le cadre du chantier de la gouvernance.
Il s’agit notamment de l’intensification de la restauration de la discipline ; de l’identification et la répression des réseaux maffieux de la fraude ; de la lutte contre les comités des trafiquants qui écument les trains courriers ; la maitrise des surconsommations du gasoil et lubrifiants.
Par ailleurs, a indiqué M. Ilunga Ilunkamba, le gouvernement entrepris depuis 2008 la mission de stabilisation des activités ferroviaires de la SNCC dont l’objectif est d’abord d’arrêter la descente aux enfers de la SNCC, en évitant la cessation des activités et, dans la suite, d’entreprendre un programme de redressement de la SNCC.
Par CIKO