En marge de la cérémonie de remise des brevets aux observateurs électoraux à long terme, la Nouvelle société civile congolaise (NSCC) a animé le samedi 20 septembre 2014, une conférence-débat sur la révision constitutionnelle en son siège dans la commune de Kasa-Vubu. Ce débat était axé sur les thèmes suivants : - Révision de la Constitution : mobilisation sociale et rôle de la population, exposé par l’Abbé Richard Mugaruka ; - Révision de la Constitution : Enjeu et rôle de la société civile congolaise, animé par l’Abbé José Mpundu.
Dans son mot d’introduction, Jonas Tshombela, coordonnateur de la SNCC, a indiqué que sa plateforme s’est engagée à mobiliser la population sur la question des élections prochaines et attirer son attention sur le débat autour de la révision de la Constitution.
C’est dans ce cadre que la NSCC a formé 51 observateurs électoraux dans les modules de la sensibilisation, de l’éducation civique et de l’observation électorale à long terme, qui seront répartis dans les différentes communes de Kinshasa, a-t-il indiqué.
Prenant la parole, l’Abbé Richard Mugaruke a interpellé les autorités en place suite à leur tentative de réviser la Constitution. Il a estimé que cette démarche ne vise qu’à élaborer des lois pour préserver les intérêts personnels d’un individu ou d’une classe politique bien définie. « Notre pays est une République et non une monarchie. La RDC appartient au peuple et n’est pas une propriété privée», a-t-il laissé entendre. Il a demandé aux autorités en place de respecter l’article 220 de la Constitution.
De son côté, dans ce même ordre d’idée, l’abbé José Mpundu, a fait savoir que le vrai problème de la RDC est qu’elle est toujours sous l’emprise des occidentaux.
Dans son analyse, José Mpundu a démontré que toutes les constitutions que le Congo a eu jusqu’à ce jour sont venues d’ailleurs. Celle de 1960 est la copie conforme de la Constitution belge et la dernière qui nous régit a été écrite par eux-mêmes. « Nos constitutions ont été taillées sur mesures, par des étrangers qui nous dirigent indirectement. Et ce sont eux qui nous ont donné une Constitution qui demande à tout moment des révisions... », révèle-t-il.
Il a indiqué que la première tentative de révision de cette constitution date du 5 novembre 2007, où les bureaux de l’Assemblée Nationale étaient saisis de ce projet initié par Kalala Tshibangu. Mais cette tentative avait avorté suite à la mobilisation de l’opinion publique interne qu’externe, a fait savoir José Mpundu. La deuxième tentative, a-t-il poursuivi, intervient en 2009 sur initiative du directeur de cabinet du chef de l’Etat. Celui-ci avait saisi l’Assemblée Nationale pour qu’on révise le mandat présidentiel, la composition judiciaire, etc. Elle avait également été avortée suite à la contestation de l’opposition et de forces vives de la Nation. Continuant sa réflexion, la troisième tentative qui a réussi à être révisée remonte du 10 janvier 2011. En suivant l’histoire de cette révision, noté José Mpundu, nous remarquerons qu’elle a été menée de manière cavalière et expéditive. En conclusion, il a souligné que le vrai problème de la RDC ne concerne que le pouvoir, qui selon lui, est conçu comme un moyen d’avoir et non pour servir. L’abbé José Mpundu va plus loin en affirmant que la caractéristique du comportement du Congolais face au pouvoir n’est rien que la peur. « Ceux qui sont au pouvoir ont peur de quitter parce que ressentant la peur de perdre (biens matériels, richesses,..). C’est ainsi qu’ils veulent le garder. Ils s’accrochent aussi au pouvoir parce qu’ils ont peur de ce qui peut leur arriver ». L’Abbé José Mpundu a estimé que les Congolais doivent tout d’abord s’engager à mener une véritable lutte de libération en ayant leur propre Constitution. Selon lui, ce combat doit être axé sur 3 point essentiels : - Avoir une vision commune du Congo que nous voulons ; - Faire un portrait-robot des personnes qui peuvent porter cette vision et se poser la question de savoir qui sont ces personnes ; - Réfléchir sur nos ressources de financement propres pour sortir de la situation de de main tendue vers l’étranger. «C’est alors qu’on sera libre et on pourra parler de la démocratie, Constitution, élection,… », a-t-ilconclu.