Selon un plan de réponse de l’ÔNU, une crise humanitaire aux proportions missives a plongé 7,5 millions de personnes dans le besoin d’assistance humanitaire et de protection, soit près de 9% de la population de la RDC projetée pour 2016.
Dans ce plan du Bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) publié hier lundi 11 janvier, il est précisé que les personnes déplacées sont particulièrement vulnérables et que c’est aussi très souvent le cas des foyers qui les accueillent.
“Bien que l’Est de la RDC demeure la partie du pays la plus frappée par la crise avec plus de 1,6 million de déplacés internes fin 2015, les besoins humanitaires se manifestent sur l’ensemble du territoire”, est-il précisé dans le document.
Dans son plan, OCHA prévoit, avec l’aide de ses partenaires, de venir en aide à 6 millions de personnes en RDC cette année, et chiffre pour cela le besoin de financement de son plan à 690 millions de dollars. Si les “personnes déplacées sont particulièrement vulnérables, c’est aussi très souvent le cas des foyers qui les accueillent », ajoute Ocha, notant « le manque de développement généralisé » d’un pays où « la moitié des enfants de mois de cinq ans souffrent de malnutrition chronique” et où choléra, paludisme, rougeole et fièvres hémorragiques font des ravages. L’Est congolais est déchiré par plus de vingt ans de conflits armés, alimentés par des différends ethniques et fonciers, la concurrence pour le contrôle des ressources minières de la région et des rivalités entre puissances régionales.
Crainte d’une crise politique en vue
La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection de Joseph Kabila en novembre 2011, à l’issue de scrutins marqués par des fraudes massives.
La situation aux frontières de la RDC, n’est pas rassurante non plus, avec les conflits en Centrafrique, au Soudan du Sud et au Burundi, d’où affluent déjà des réfugiés vers le Congo.
Et pour OCHA, la tenue d’élections générales dans cinq des neuf pays voisins de la RDC entre 2016 et 2017 pourrait « engendrer de nouveaux besoins humanitaires » avec « l’afflux de nouveaux réfugiés ».
Par GODE KALONJI