Affaire Jean-Pierre Bemba : Des étincelles entre l’Assemblée nationale et le gouvernement !

Lundi 13 octobre 2014 - 15:07

Tout a été dit sur la décision de mise en liberté provisoire de la Cour pénale internationale en faveur du Secrétaire général adjoint du MLC Fidèle Babala Wandu et ses co-accusés. Ils sont soupçonnés d’avoir produit de faux témoignages dans le procès contre Jean-Pierre Bemba. La représentation de la CPI à Kinshasa a fini par tordre le cou aux rumeurs distillées dans certains milieux.

Pour cette institution de justice internationale, il n’y a aucune décision de mise en liberté provisoire qui a été accordée, que ce soit à M. Fidèle Babala, ou aux autres personnes qui sont poursuivies conjointement avec lui. Ce qui a été exigé par le juge unique de la chambre préliminaire, le 26 septembre, c’est de demander à certains pays, des observations sur la possibilité pour eux de recevoir à certaines conditions ces personnes sur leurs territoires au cas où ils bénéficieraient d’une liberté provisoire, a-t-on fait savoir.

C’est dire que tous les prévenus devront attendre la décision du juge de la chambre préliminaire.

En attendant, la CPI poursuit ses contacts avec les Etats où les prévenus souhaiteraient être accueillis en cas d’obtention d’une liberté provisoire. Pour La Haye, rien ne permet d’affirmer s’ils bénéficieront ou pas de cette faveur de la CPI.

Cet éclairage de la Cour fait suite à la nouvelle confusion entre la Chambre basse du parlement et le gouvernement. En effet, après les réserves émises par la République Démocratique du Congo en vue d’accueillir sur son territoire, le député Fidèle Baba, en cas d’obtention d’une liberté provisoire, l’Assemblée nationale a décidé d’interpeller le gouvernement par le truchement de la ministre de la Justice et Droits humains, Wivine Mumba Matipa.

En effet, elle devra, en outre, s’expliquer sur les hésitations du gouvernement à accueillir sur le territoire congolais le Secrétaire général adjoint du MLC Fidèle Babala, arrêté en novembre dernier à la Cour Pénale Internationale (CPI) pour des atteintes présumées à l’administration de la justice dans l’affaire Bemba.

Pour l’initiateur de ladite motion, la RDC ne devrait pas seulement collaborer avec la CPI quand il s’agit des arrestations mais, elle doit également le faire lors de questions de mise en liberté. Et de poursuivre : « Il est incompréhensible, si pas absurde, d’entendre que la RDC qui a livré Babala à la COI sur base d’une invitation de la CPI, puisse refuser de l’accueillir, de surcroît dans son pays ; là où il a une adresse ; il a sa famille ; il a ses enfants : il a été élu », avant de conclure : « Babala est un citoyen congolais et son interpellation à la CPI ne lui enlève pas la nationalité congolaise ».

Fidèle Babala avait été arrêté en même temps que le conseiller principal de Jean-Pierre Bemba, Aimé Kilolo Musamba, un membre de l’équipe de la défense de Bemba, Jean-Jacques Mangenda Kabongo et un témoin.

Ces arrestations faisaient suite à un mandat d’arrêt délivré par le juge unique de la Chambre préliminaire II de la Cour Pénale Internationale (CPI), Cuno Tarfusser, pour des « atteintes présumées à l’administration de la justice ». il avait retenu les mêmes charges contre Jean-Pierre Bemba Gombo, détenu depuis juillet 2008.
LP

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