L’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho) appelle le gouvernement à confier les enquêtes sur les corps enterrés dans la fosse commune de Maluku à une commission indépendante. Dans un communiqué publié mardi 7 avril, cette ONG exige l’exhumation des corps « pour établir les circonstances dans lesquelles ces personnes sont décédées ».
L’Asadho estime important que les enquêtes sur la fosse commune de Maluku soient conduites par des personnalités indépendantes « pour éviter une accréditation pure et simple de la version avancée par le gouvernement congolais ».
Quatre-cent-vingt-cinq corps ont été découverts dans une fosse commune au cimetière Fula Fula dans la commune de Maluku, une municipalité urbano-rurale de Kinshasa. Dans son rapport publié vendredi 3 avril, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Evariste Boshab, avait indiqué que les personnes enterrées dans cet endroit étaient des indigents gardés longtemps à la morgue de l’hôpital de Référence de Kinshasa et qui ont été inhumés par l’Hôtel de ville. Ce qu’a confirmé le ministre provincial du Plan, Robert Luzolano.
L’Asadho recommande à la Communauté internationale de fournir aux enquêteurs tous les moyens logistiques appropriés pour que les circonstances dans lesquelles ces personnes sont décédées soient élucidées.
L’Asadho dit émettre des réserves sur la version du gouvernement « dans la mesure où elle n’établit et ne détermine pas dans quelles circonstances ces personnes sont décédées ».
Et l’ONG de s’interroger :
« Est-ce que les corps portent de marque des balles ou d’autres nuisances extérieures ? Est-ce que ces personnes sont décédées à la suite de torture ou des traitements inhumains ou dégradants ou pas ? Est-ce que ces personnes sont décédées à la suite d’une mort naturelle ou pas ? »