Kinshasa : des journalistes sensibilisés sur le traitement médiatique des violences sexuelles en temps de guerre

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En République démocratique du Congo, dans la province du Nord-Kivu, près de 40 000 femmes ont été prises en charge par les équipes Médecins Sans Frontières ( MSF ), en 2024, des survivantes de violences sexuelles.

Face à cette ampleur, MSF a organisé ce mardi 16 décembre 2025,un séminaire sur la question des violences sexuelles en temps de guerre, avec des journalistes de la RDC, à Kinshasa.

Au cours de ce séminaire, MSF a rappelé ses missions qui sont de prendre en charge gratuitement après des violences sexuelles :

* Des examens physiques,
* Des traitements des plaies et des blessures,
* Des contraceptifs d’urgence,
* Des traitements d’infections sexuellement transmissibles,
* Des traitements antiviraux contre la transmission du VIH/SIDA,
* Des Vaccinations contre l’hépatite B et le tétanos,
* L’aide psychosociale,
* Le dépistage du VIH,
* Des suivis psychologiques à long terme.

MSF recommande aux victimes de violences sexuelles un délai de 72 heures pour réduire les conséquences médicales, psychologiques et sociales.

Il fait savoir que dans les trois premiers jours suivant l'agression, plusieurs interventions essentielles peuvent être administrées pour protéger la santé de la survivante. Ce délai offre la possibilité aux contraceptifs d’urgence de prévenir des grossesses non désirées, et de traiter rapidement les infections sexuellement transmissibles.

Par le biais de ce séminaire, MSF attend des journalistes congolais qu'ils développent une capacité critique pour analyser les reportages sur les violences sexuelles à travers les dimensions éthique, sécuritaire et linguistique, d’identifier les erreurs récurrentes et les bonnes pratiques afin d'assurer une couverture médiatique responsable et non stigmatisante, ainsi que de renforcer la maîtrise d'une narration centrée sur la survivante, qui protège sa dignité, sa confidentialité et son accès aux soins.

Face aux victimes de violences sexuelles, MSF recommande :


* De prioriser leur sécurité, leur dignité et leurs choix,
* D'éviter toute ré-victimisation,
* D’assurer un environnement sûr pour les entretiens,
* D’entretenir un accord explicite,
* D’éviter des mots stigmatisants,
* De contextualiser les sujets,
*   De varier les points de vue,
*   De rester sur les faits provenant des sources fiables,
* D’éviter d'identifier les victimes,
* D’utiliser au besoin les images d'archives,
* De faire appel aux infographies, et 
* D’utiliser les images métaphoriques.


Linda Lusonso