Prochaine rencontre Tshisekedi-Kagame aux USA : Pour Steve Mbikayi, le président Tshisekedi doit ouvrir une nouvelle page où aucune phrase ne sera écrite sans garanties réelles

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Dans une déclaration ce mardi 2 décembre 2025, Steve Mbikayi, président national du Parti Travailliste (P.T) a réagi au sujet de la prochaine rencontre annoncée entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame aux États-Unis d'Amérique, autour de leur homologue Donald Trump.

Pour Steve Mbikayi, cette rencontre marquera un épisode majeur dans l'histoire de la République démocratique du Congo.

"Le 04 décembre 2025, à Washington, se jouera un épisode majeur de notre histoire : la rencontre entre la RDC et le Rwanda. C’est un moment de vérité, un instant où l’avenir d’une nation meurtrie se trouve suspendu entre l’espoir et la méfiance. Il serait naïf d’y voir un miracle diplomatique ; il serait suicidaire de n’y voir qu’un piège. Le Congo devra conjuguer lucidité stratégique et patriotisme éclairé", a-t-il déclaré.

Pour ce député national, le Congo a trop souffert à cause d'un "mauvais" voisin, qui est le Rwanda.

"Trois décennies d’agressions répétées ont ravagé nos provinces de l’Est. Nous avons trop souffert d’un mauvais voisinage. Et pourtant, l’histoire nous enseigne que des voisins jadis ennemis peuvent se transformer en alliés stables, si la responsabilité et l’intérêt mutuel guident les deux parties. À condition que le président rwandais saisisse la main tendue de son homologue congolais. Pas pour plaire à Trump, mais pour tourner la page d’une période sombre pour les deux peuples", a-t-il renchéri.

Dans la foulée, Steve Mbikayi a fait remarquer que la France et l’Allemagne, qui se sont affrontées dans des guerres d’une brutalité inouïe, sont aujourd’hui les piliers du projet européen.

"Elles ont compris qu’aucune rivalité n’est éternelle lorsque les intérêts supérieurs de leurs peuples exigent une paix durable. Pourquoi la RDC et le Rwanda ne pourraient-ils pas s’inspirer de cette trajectoire ? Pourquoi devrions-nous rester prisonniers d’un passé douloureux, si des garanties sérieuses sont enfin possibles ? Mais pour que cet horizon soit crédible, l’attitude de Kigali doit changer. Une paix de façade signée demain ne vaut rien si dans six mois, les mêmes logiques d’agression reprennent sous d’autres formes. À Washington, la RDC doit exiger la vérité, la clarté et la fin sans ambiguïté du soutien au M23", renchérit-il.

Pour Steve Mbikayi, le président Tshisekedi a une responsabilité historique.

"L’opinion nationale l’attend ferme face aux injonctions travesties, calme face aux provocations multipliées par le président Kagame. La diplomatie est indispensable. Elle doit capitaliser le rôle des États-Unis comme facilitateurs et ne pas négliger les options alternatives", a-t-il soutenu.

D'après cet élu du peuple, dans cette perspective, à Washington, le chef devra ouvrir une nouvelle page où aucune phrase ne sera écrite sans garanties réelles.

C'est dans ce cadre que Steve Mbikayi précise qu'ne paix durable exige :

- La cessation totale du soutien rwandais au M23 ;

- Le cantonnement et le retrait effectif de ces forces ;

- La mise en place d’un mécanisme international contraignant et vérifiable ;

- Lengagement clair de Kigali sur les frontières et la souveraineté congolaise.

Steve Mbikayi reste convaincu que sans cela, l’accord ne sera qu’une parenthèse, un trompe-l’œil, une illusion supplémentaire.

"L’opinion congolaise, elle, doit accompagner ce moment avec maturité. Il ne s’agit pas de refuser par réflexe toute démarche diplomatique. Il ne s’agit pas non plus de l’accepter sans vigilance. La nation doit comprendre que même les ennemis les plus résolus peuvent devenir des partenaires, si la vérité est dite et les engagements tenus. Mais elle doit aussi rester consciente qu’une paix mal négociée peut être plus dangereuse. Washington est une opportunité. Mais une opportunité qui ne peut se transformer en avancée que si le Rwanda démontre, par des actes, qu’il est prêt à rompre avec les logiques de prédation et d’agression. La RDC ne devra pas accepter une paix au rabais", a-t-il martelé.

Le président du Parti Travailliste insiste sur le fait qu'à Washington, le regard du peuple sera tourné vers Félix Tshisekedi, avec la hauteur d’une nation qui aspire à une paix d’adultes, pas à une trêve fragile. Il estime que si la France et l’Allemagne ont pu s’élever au-dessus des ruines de leurs conflits passés, le Congo et le Rwanda peuvent aussi écrire une nouvelle histoire.

"À condition que chacun joue franc jeu. À condition que Kigali choisisse définitivement la coopération plutôt que la duplicité. À condition que nous défendions, avec dignité et détermination notre souveraineté. Comme si nos Léopards jouaient contre l’équipe du Rwanda, le 04 novembre 2025, majorité, opposition et société civile, rangeons-nous derrière le chef. Je nous conseille une trêve", conclut Steve Mbikayi.

Il sied de signaler que Félix Tshisekedi et Paul Kagame sont attendus cette semaine aux USA.

Jephté Kitsita