
Sa réputation l’a précédé. Bien avant sa publication officielle, il faisait déjà l’objet de discussions passionnées parmi certains lecteurs avertis. Il s’agit du livre « Ngelingeli. Quand la rhétorique l’emporte sur la dialectique », du professeur Claude Mukeba Kolesha.
L’ouvrage a été officiellement présenté au public ce jeudi 9 octobre 2025, lors d’une cérémonie de lancement organisée à l’Institut National des Arts (INA).
Cet essai de 124 pages se distingue par son originalité : il aborde des thèmes ordinaires, mais parvient à captiver le lecteur par la clarté de son style et la force de sa narration, rendant sa lecture difficile à interrompre une fois la première page tournée.
Parmi les thématiques majeures, celle du « paraître » occupe une place centrale. L’auteur dénonce un phénomène de société devenu omniprésent : cette tendance à privilégier les apparences au détriment de l’être.
Le mot « Ngelingeli », emprunté au lingala, provient du verbe « kongela » ou « kongala », qui signifie « briller, émettre ou réfléchir la lumière ». Le professeur Mukeba utilise ce terme pour désigner cette propension à donner plus d’importance à la forme qu’au fond, à l’émotion qu’à la raison, à la rhétorique qu’à la dialectique.
« Nous vivons désormais dans une société artificielle, d’apparat et de parade, enjolivée ou enjolivante. Une société ngelingeli ou ngelingelesque », écrit l’auteur, avant d’appeler particulièrement la jeunesse à privilégier l’être plutôt que le paraître.
Le livre a été baptisé par Willy Ngalengayi, journaliste de renom et l’un des premiers lecteurs de l’œuvre. Dans son allocution, il a salué la profondeur du message :
« Ngelingeli, c’est une nouvelle conscience pour vivre la vérité. Ce livre invite chacun à rechercher la voie de l’authenticité. Même en cachette, on le lira, car il libère les esprits de l’emprise du paraître. »
Avant le débat en panel, le professeur Madi Kadima Nzuji, directeur de la maison d’édition Arthurisaac, a pris la parole pour féliciter l’auteur :
« En explorant le combat éternel entre l’être et le paraître, le professeur Mukeba offre une illustration saisissante, parfois teintée d’humour et de sarcasme. Forger le concept de Ngelingeli et l’enrichir d’expériences concrètes constitue un véritable exploit intellectuel. »
Évoquant sa maison d’édition, le professeur Kadima Nzuji a rappelé qu’il s’agissait de sa troisième publication et a réaffirmé sa mission :
« Notre credo est simple : porter des voix, nourrir l’imaginaire. Nous voulons contribuer au rayonnement de la littérature congolaise, témoigner de nos réalités, de nos espoirs, de nos larmes et de nos rires. »
Lors du panel, quatre lecteurs privilégiés de l’auteur ont partagé leurs impressions : Willy Ngalengayi, Laetitia Labuku Abby, Belinda Kabangu et Claude Buse, tous séduits par la richesse intellectuelle et philosophique de l’ouvrage.
ODN