Couloir vert Kivu-Kinshasa: Le gouvernement réaffirme sa volonté d’associer toutes les parties prenantes dans la mise en œuvre

Mercredi 8 octobre 2025 - 11:53
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Le gouvernement, la société civile, les communautés locales ainsi que des partenaires techniques et financiers réfléchissent à Kinshasa du 7 au 9 octobre à la mise en œuvre effective du couloir vert Kivu-Kinshasa (CVKK). Ils échangent sur les rôles respectifs de chacun afin d'assurer que le projet soit économiquement bénéfique pour le pays et les communautés tout en permettant la conservation de la biodiversité.

 

En organisant cet atelier, la plateforme R-EDH, la Fondation Virunga et l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) visent à sensibiliser toutes les parties prenantes sur la nature réelle du couloir vert et ses textes légaux fondateurs. Il s'agit également de faire un état des lieux des actions déjà entreprises, de soutenir des réflexions pour garantir l’inclusion multi-acteurs dans l’opérationnalisation du projet, et d'identifier les contributions spécifiques de la société civile dans le suivi et le monitoring.

Dans ce contexte, la ministre de l’Environnement, Marie Nyange, a réaffirmé l'engagement du gouvernement à jouer pleinement son rôle dans la transparence et l'inclusion. 

« Je confirme l’engagement du ministère à faciliter le dialogue multi-acteurs, à renforcer le cadre réglementaire nécessaire et à soutenir la mobilisation des ressources. La protection du couloir vert est une responsabilité partagée et une opportunité historique de positionner la RDC comme leader de la conservation et de la justice climatique », a-t-elle déclaré lors de son discours d’ouverture.

Marie Nyange a également souligné l'importance de l'éthique et de la transparence dans ce projet, appelant la société civile à assumer pleinement son rôle de sentinelle.

« La société civile doit être un allié actif dans la mise en œuvre du couloir vert. Son rôle est de documenter des impacts, garantir la transparence, catalyser les initiatives locales de restauration et d’économie verte au niveau local, national et international. Elle doit exiger des engagements mesurables, suivre les résultats et proposer des solutions pragmatiques et innovantes », a-t-elle ajouté.

L’ICCN, organe public chargé de la gestion des aires protégées sur l’ensemble du territoire, a exprimé sa volonté de coopérer avec tous les intervenants pour assurer le succès du couloir vert.

« Il est temps de bâtir ensemble une gouvernance écologique participative et inclusive, où chaque voix compte et chaque droit est reconnu. Nous réaffirmons ici notre engagement, sans équivoque, à respecter ces principes. Ils ne seront pas des simples formalités administratives mais plutôt une pierre angulaire de la justice environnementale », a déclaré Yves Milan, directeur général de l’ICCN.

La société civile insiste sur l’implication des communautés et la nécessité de coordination du processus. Pour elle, les déclarations des officiels constituent un signe positif.

« Les recommandations vont positionner les communautés et la société civile dans la mise en œuvre du couloir vert. Nous sommes déjà satisfaits du fait que la ministre de l’Environnement ait insisté sur l’implication des communautés. C’est exactement ce que nous demandons. Le deuxième aspect de notre préoccupation est la coordination du processus et les stratégies mises en place pour qu’un cadre multi-acteurs soit effectif au bénéfice de la population congolaise », a souligné Emmanuel Musuyu, secrétaire exécutif de CORAP, une organisation membre de la plateforme R-EDH.

Le couloir vert Kivu-Kinshasa s'étend sur une superficie de 544 270 km², dont 100 000 km² de forêts primaires et 60 000 km² de tourbières. Il est une réserve à vocation communautaire, abritant plus de 31 millions de personnes. Ce type d’aire protégée n’existait pas auparavant en RDC. La loi sur la conservation de la nature a dû être modifiée en décembre dernier pour permettre la coexistence des droits communautaires et privés avec les objectifs de conservation.

L’effectivité de ce projet, qui s'étend de Beni (Nord-Kivu) à Kinshasa en passant par Kisangani et le bassin du fleuve Congo, nécessite l'harmonisation de plusieurs textes juridiques. Parmi ceux-ci figurent la loi relative à la protection de l’environnement, la loi sur l’aménagement du territoire, la loi foncière, ainsi que celle portant sur la conservation de la nature. La version modifiée de cette dernière loi consacre, dans son article 4, le principe de Consentement libre, informé et préalable (CLIP) des communautés.

 

Bienfait Luganywa

 

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