RDC : L’AVC Cédric Mudiantu alerte sur une menace kabiliste « sérieuse » tendant à déstabiliser le régime Tshisekedi

Mardi 16 septembre 2025 - 16:46
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Dans une interview accordée à la rédaction de 7SUR7.CD ce mardi 16 septembre 2025, Cédric Mudiantu, cadre et porte-parole du parti politique Autre Vision du Congo (AVC), a lancé un cri d’alarme au nom de la majorité présidentielle mettant en garde contre ce qu’il qualifie de « plan stratégique de déstabilisation » visant le régime du Président Félix-Antoine Tshisekedi.

Il dénonce une « menace kabiliste » qu’il estime sérieuse, évoquant une coïncidence troublante entre la formation militaire par le M23 et les récentes déclarations de Joseph Kabila sur son ambition de revenir au pouvoir.

« Toutes ces tentatives d’éviction du régime soit par coup d’État, soit par assassinat du président de la République n’étaient que des préparatifs et des effets d’annonce », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : « coïncidence troublante entre la formation des militaires de rang par le M23 et la solennité de l’aveu de Joseph Kabila tenant à son retour au pouvoir. »

À l’en croire, l’ancien chef de l’État utiliserait des relais proches de l’actuel chef de l’État et occupant des postes stratégiques au sein de l’administration publique, des services de sécurité et même de l’Union sacrée.

« Joseph Kabila ne se sert que de ses affidés constituant l’entourage du Président Félix Tshisekedi, et placés malheureusement dans les positions stratégiques à tous les niveaux tant dans l’administration publique, dans les services d’intelligence et sécuritaire que dans l’environnement politique notamment l’Union sacrée », a-t-il dit.

Le porte-parole de l’AVC s’est montré particulièrement critique vis-à-vis de l’entourage du chef de l’État, s’interrogeant sur la loyauté et l’efficacité de ses conseillers.

« Qui conseillent réellement le chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi ? Comment expliquer que ceux qui lui sont loyaux et fidèles sont ignorés au profit des traîtres. Tandis que ceux qui lui font preuve d’expertise, d’innovation et productivité pour la formation de son bilan, sont visés par ses ennemis, diabolisés et jetés en pâture à l’instar de Nicolas Kazadi dont les prouesses demeurent inégalées dans le secteur des Finances publiques », a-t-il martelé.

Avant de déplorer : « Sous Tshisekedi, ce sont les kabilistes qui se la coulent douce quoique ne lui devant rien ».

L’urgence de créer une classe politique tshisekediste

Appelant à un sursaut politique, Mudiantu estime que le président doit créer une véritable « classe politique tshisekediste » fondée sur les acteurs historiques du Rassemblement, plutôt que de continuer à collaborer avec ceux qui aspirent à son échec.

« Sur le plan politique, Fatshi est en train d’échouer lamentablement à cause du refus par lui-même de créer une classe politique Tshisekediste. Où sont passées les 10 composantes du Rassemblement, notamment ceux qui ont livré la dernière bataille de conquête ? Comment peut-on espérer réussir avec ses ennemis qui, par ailleurs, ne jurent que sur leur retour ? », s’est-il interrogé.

Un appel au sursaut immédiat

Pour ce cadre du parti de Didier Budimbu, mieux vaut perdre un match puisque n’ayant pas de joueurs de qualité.

« Mais c’est malheureux de perdre avec des joueurs compétitifs laissés sur le banc », fait-il remarquer.

Et de poursuivre : « Si Kabila a justifié son échec par le manque de 15 meilleurs collaborateurs, Tshisekedi n’aura aucune excuse car, Kabila n’est issu d’aucun combat ni idéologie politique à la différence de Tshisekedi qui est issu d’une école politique garnie des savants qu’il a abandonnés. »

Pour Mudiantu, malgré les menaces, il reste possible de redresser la trajectoire politique si le chef de l’État choisit de s’appuyer sur ses alliés historiques et sur une nouvelle génération de leaders engagés.

Grâce Kenye