
Le ministre d'État en charge du Plan, Guylain Nyembo Mbwizya, a dressé un état des lieux des progrès et défis liés au Programme de développement local de 145 territoires (PDL 145T) au cours d'un panel organisé lors de l’atelier sur la gouvernance minière responsable, transparente et axée sur le développement local durable à Lubumbashi, ce jeudi 11 septembre 2025.
Il a rappelé que ce vaste programme, lancé dans un contexte difficile marqué par la guerre à l’Est, les élections générales et l’organisation du Sommet de la Francophonie, a souffert de contraintes financières.
« Les fonds qui étaient destinés à soutenir ce projet ont été dispersés », a-t-il expliqué, soulignant néanmoins l’appui déterminant du FMI qui a permis de maintenir le financement dans le cadre du soutien budgétaire.
Le ministre d'État a relevé que l’inégale progression du programme est en partie liée aux problèmes d’accessibilité dont certains territoires, particulièrement enclavés, connaissent plus de lenteur dans l’exécution des travaux. Les infrastructures routières, non prévues dans le financement initial, ont également constitué un obstacle majeur. A ces contraintes s’ajoutent des insuffisances en matière de qualification des prestataires et d’accompagnement technique.
« L’ambition du PDL 145 Territoires n’est pas seulement de réaliser des ouvrages, mais aussi de permettre aux communautés locales de bénéficier de ces fonds pour dynamiser l’économie locale. Le PDL avance. Ce que vous voyez aujourd’hui : écoles, centres de santé, bâtiments administratifs, n’est qu’un début. Le plus important arrive, notamment les routes agricoles et les projets agricoles eux-mêmes, afin de stimuler les économies locales », a rappelé Guylain Nyembo.
Guylain Nyembo a également présenté les conclusions critiques issues des rapports de l’ITE/RDC, de la Cour des comptes et des doléances des entreprises minières. Parmi les principaux défis figurent, les retards dans la mise en œuvre des cahiers des charges et projets financés ; l'échevauchement avec d’autres programmes, notamment le PDL 145 Territoires ; l'absence de critères objectifs pour fixer les montants dans les cahiers de charges ; l'inadéquation entre les fonds perçus et les ouvrages réalisés au titre de la dotation de 0,3% ; la qualité discutable des infrastructures ; la faible appropriation par les communautés bénéficiaires ; le manque de transparence, de redevabilité et de mécanismes indépendants de suivi.
« Ces défis doivent être transformés en opportunités, notamment en améliorant la gouvernance afin de renforcer la confiance entre les parties prenantes et d’obtenir des résultats plus performants. L’histoire ne retiendra pas seulement le volume des minéraux extraits, mais notre capacité collective à transformer ces ressources en écoles, hôpitaux, routes, emplois et histoires pour nos communautés. Faisons en sorte que chaque dollar investi se traduise en un impact concret et visible pour les populations locales. C’est à ce prix que les richesses minières deviendront un moteur de développement inclusif, équitable et durable pour notre pays », a-t-il exhorté.
Il est à noter que Guylain Nyembo a formulé sept engagements et recommandations : Alignement stratégique : intégrer les projets dans les PNSD, PDP et PDN ; Intégration des ETD : impliquer pleinement les entités territoriales dans la planification ; Transparence et redevabilité : assurer la traçabilité de chaque dollar investi ; Suivi indépendant : renforcer les mécanismes de contrôle multi-acteurs ; Renforcement institutionnel : développer les capacités des ETD et comités de suivi ; Prise en compte des doléances des entreprises minières : alléger la lourdeur administrative ; Promotion des projets générateurs de revenus et de formation professionnelle. Guylain Nyembo a rappelé que la dotation des 0,3% et les cahiers de charges doivent être considérés comme un véritable contrat social entre les entreprises minières, l’État et les populations locales.
Patient Lukusa, à Lubumbashi