
« Kinkazi, village sacrifié », tel est l’intitulé d’un rapport publié le jeudi 07 août par la Coalition des Organisations de la Société Civile pour le Suivi des Réformes et de l’Action Publique (CORAP), en collaboration avec le Cadre d’Acteurs et d’Actions pour le Développement Durable (CAADD) et l’Initiative pour le Développement Local (IDEL), dont une copie est parvenue à la rédaction de 7SUR7.CD.
Ces organisations dénoncent la précarité dans laquelle vivent les communautés du village Kinkazi en territoire de Muanda, province du Kongo-Central, en raison des conséquences sociales et environnementales de l’exploitation pétrolière.
Ce rapport, fruit de plusieurs descentes sur le terrain, met en lumière la situation alarmante des communautés dans cette localité malgré la présence de PERENCO REP, l’un des principaux exploitants pétroliers.
Les habitants de Kinkazi font face à de nombreuses difficultés notamment l’absence d’eau potable, manque d’accès à des soins de santé adéquats, infrastructures scolaires délabrées, routes impraticables, chômage persistant des jeunes, et une économie locale fragile basée principalement sur la pêche artisanale.
« Nous avons du pétrole, mais nous vivons dans la misère », témoigne un villageois.

Face à cette réalité, Emmanuel Musuyu, secrétaire exécutif de la CORAP, dénonce un modèle extractiviste qui, selon lui, marginalise les communautés locales.
« Nous dénonçons un modèle extractiviste qui, loin de profiter aux communautés, les marginalise et accentue leur vulnérabilité. Les populations de Kinkazi ont été dépossédées de leurs ressources sans en tirer aucun bénéfice », a-t-il martelé.
Le rapport pointe également du doigt des restrictions aux libertés fondamentales et une menace croissante sur la pêche artisanale. Les ONG appellent à l’annulation des projets d’hydrocarbures, notamment les 52 blocs pétroliers prévus dans la cuvette centrale. Elles exigent, par l’occasion, la consultation des communautés locales dans les audits en cours, ainsi que la réalisation d’études d’impact environnemental et social de manière participative, afin d’évaluer les conséquences réelles de cette exploitation sur les populations, l’environnement et la biodiversité.
Sandrine Fundi