
Dans le territoire de Miabi, au cœur du Kasaï-Oriental, la Fondation Ultime Espoir, présidée par Solange Kazadi, joue "un rôle de plus en plus déterminant" dans la lutte contre la malnutrition infantile et le soutien aux populations vulnérables.
Face à une crise nutritionnelle alarmante, l'organisation multiplie ses interventions au profit des enfants, des femmes démunies et des structures sanitaires locales.
Selon les statistiques recueillies par les services de santé, près de 35% des enfants de moins de 5 ans dans le territoire de Miabi présentent aujourd’hui des signes de malnutrition chronique ou aiguë. Un chiffre en constante augmentation depuis début 2024, conséquence conjuguée de l’extrême pauvreté et du manque d’infrastructures adéquates.
Face à cette situation, la Fondation Ultime Espoir a lancé, dès décembre 2024, une cantine nutritionnelle permanente au sein de l’Hôpital Général Saint Joseph de Miabi. Objectif : garantir une alimentation équilibrée et régulière aux enfants souffrant de malnutrition.
"De nombreux enfants admis ici ne souffraient d’aucune pathologie au départ. Ils étaient simplement incapables de supporter un traitement médical du fait de leur malnutrition sévère", explique le Docteur Marcel Tshilombo, médecin directeur de l’hôpital qui rapporte que la mise en place de cette cantine par la Fondation a radicalement changé leur approche et les résultats".
Le dernier lot de vivres remis par la Fondation se composait de riz, de sardines, tomates, lait en poudre, sucre et les biscuits. Cette aide bénéficie non seulement aux enfants hospitalisés, mais aussi à leurs mères, souvent elles-mêmes en état de sous-alimentation.
"La cantine n’est pas un simple appui ponctuel. C’est un engagement durable. Nous voulons voir chaque enfant sortir de l'hôpital non seulement guéri, mais aussi nourri et rétabli", insiste Bettina Musawu Kapinga, représentante de la Fondation.
La Sœur Anna Nama, administratrice générale de l’hôpital, salue cet appui comme un prolongement naturel de l'engagement personnel de Madame Solange Kazadi et de son époux.
"Ce couple est proche des réalités du terrain. Ce n’est pas une initiative isolée. Grâce à l’attention et au plaidoyer portés par Monsieur et Madame KAZADI sur la situation sanitaire et sociale du territoire, notre hôpital a bénéficié d’une morgue et une salle d’opération moderne, dans le cadre d’un programme du Ministère de la Santé touchant les hôpitaux de référence des 5 territoires de la Province du Kasai Oriental".
Parallèlement à la réponse nutritionnelle, la Fondation mène un vaste programme d’autonomisation économique des femmes du territoire. À ce jour, plus de 1800 femmes et jeunes filles ont été formées à des métiers générateurs de revenus, principalement dans la couture, la saponification artisanale, et la transformation alimentaire.
Elle a distribué plusieurs dizaines de machines à coudre, jeunes filles, et même aux communautés religieuses locales. Cette initiative a été renforcée par un apport supplémentaire en machines offert par la Fondation André Kadima.
"Former une femme, c’est nourrir une famille ", rappelle Madame Solange Kazadi, présidente de la Fondation. "En soutenant les femmes de Miabi, nous construisons la résilience des ménages et donnons aux enfants une chance réelle d’échapper durablement à la pauvreté".
Ces actions répondent à un appel pressant de la société civile congolaise, qui alerte depuis plusieurs mois sur l’ampleur de la crise nutritionnelle à Miabi.
Selon des évaluations de la société civile, jusqu’à 7 enfants sur 10 soit 70 % de moins de cinq ans souffrent de malnutrition à Miabi, en raison notamment d’une crise alimentaire chronique. Un étude de 2023 réalisée sur 186 enfants de 6 à 59 mois révèle une prévalence de malnutrition aiguë sévère (MAS) de 11,3 %.
Pour la Fondation Ultime Espoir, la stratégie est claire : agir sur le court terme avec des vivres et des soins, tout en construisant des solutions durables à travers la formation, l’insertion économique et l'amélioration des infrastructures. Une approche que le Docteur Tshilombo qualifie de "véritable modèle de réponse communautaire face à la crise humanitaire".
En conjuguant urgence nutritionnelle, développement sanitaire et autonomisation sociale, la Fondation Ultime Espoir trace un chemin vers une sécurité alimentaire durable et un développement humain pour les populations de Miabi.
Kazadi Lukusa, à Mbuji-Mayi