Pacte social pour la paix : « Nous ne pouvons pas avancer sans l'accord du chef de l'État » (CENCO)

Vendredi 16 mai 2025 - 22:30
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La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l'Église du Christ au Congo (ECC) disent attendre d'être reçues par le président Félix Tshisekedi pour présenter le rapport des consultations qu'elles ont menées auprès des forces politiques et sociales nationales ainsi qu'à l'international pour leur projet de « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs ».

C'est ce qu'a fait savoir Mgr Donatien N'shole, secrétaire général de la CENCO, au cours d’une conférence de presse tenue ce vendredi à Kinshasa.

Selon lui, ce rapport est déjà disponible, mais la primeur en est réservée au chef de l'État.

« Nous ne pouvons pas avancer sans l'accord du chef de l'État. Nous l'avons pris au départ des consultations ; il avait salué l'initiative et l'avait trouvée louable. Au fur et à mesure que nous avancions, nous avons eu un autre son de cloche de ses lieutenants, mais en conscience, les deux Églises ont fait ce travail qui est salutaire pour le pays. Le rapport est déjà là, mais la primeur, par respect pour le chef de l'État, lui est réservée. Aux dernières nouvelles, il a promis qu'il allait nous recevoir un de ces quatre matins. Donc, quand un chef de l'État donne sa parole à des pères spirituels, c'est sûr qu'il le fera. Nous comprenons que c'est un problème d'agenda. Nous sommes patients », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, il a indiqué que si cette initiative n'a pas eu lieu, c'est parce que telle ou telle autre personne ou tel groupe ne l'a pas acceptée.

« Il n'y aura pas ce forum de consensus national sans les partis au pouvoir. Donc, à ce moment-là, nous, nous aurons fait notre travail. L'histoire retiendra que si cette initiative n'a pas eu lieu, c'est parce que telle ou telle autre personne ou tel groupe n'a pas accepté. S'ils ont des raisons de ne pas accepter et de nous proposer autre chose, nous applaudirons. Sinon, chacun assumera ses responsabilités. À chacun de jouer sa partition, et nous sommes confiants maintenant que les évêques sensibilisent tout le peuple de Dieu au moyen d'une neuvaine qui sera faite au niveau de tout le pays. Ce sera l'occasion pour ceux qui ne sont pas au courant de l'initiative de comprendre », a-t-il dit.

En outre, il a annoncé que dès la semaine prochaine, l'appel à manifestation sera lancé pour le recrutement des scientifiques intéressés par les thématiques qui doivent être abordées lors du forum national.

« Il s'agit d'identifier les personnes intéressées pour qu'on leur propose les méthodologies plus efficaces, qu'elles se mettent déjà au travail, et quand les conditions seront réunies, nous aurons gagné du temps. Donc, pour le moment, nous attendons que le chef de l'État nous reçoive et nous dise ce qu'il pense », a révélé Donatien Nshole.

Enfin, le secrétaire général de la CENCO a apprécié les efforts diplomatiques « fournis » par le gouvernement pour le retour de la paix dans l'Est de la République démocratique du Congo, occupé par l'armée rwandaise et déstabilisé depuis trois ans.

« Nous reconnaissons le bien-fondé et la valeur des différents pourparlers internationaux menés dans l'objectif de ramener la paix en RDC et dans la région des Grands Lacs », a-t-il reconnu.

Cette initiative des catholiques et protestants vise à instaurer un climat de paix durable dans le pays. Depuis février dernier, les évêques de la CENCO et les révérends de l’ECC ont mené une série de consultations sous l'égide du « Pacte social pour la paix ».

Ce processus a conduit ces princes de l'Église à échanger avec des acteurs clés dont le président congolais Félix Tshisekedi, le président rwandais Paul Kagame et plusieurs dirigeants africains, européens, asiatiques et américains, ainsi que les responsables de la rébellion du M23 et de nombreuses figures de l’opposition politique congolaise, y compris celles en exil en Europe.

Raphaël Kwazi