RDC - Réseaux sociaux : les influenceurs appelés à respecter le Code du numérique

Vendredi 2 mai 2025 - 19:58
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Les influenceurs des réseaux sociaux ont été appelés, ce vendredi 2 mai 2025, à respecter le Code du numérique pour éviter la désinformation et des discours dangereux. Cet appel a été lancé au cours d'un séminaire organisé, ce vendredi, à Kinshasa, par le Centre d'Etudes pour l'Action Sociale (CEPAS) sur les « forces, faiblesses et options de réformes de l'Ordonnance-loi n°23/10 du 13 mars 2023 portant Code du numérique en RDC ».

Selon père Rigobert Minani Bihuzo, chef de secteur de recherches et d'animation sociopolitique du CEPAS, les réseaux sociaux sont devenus des vecteurs de désinformation et de discours dangereux en l'absence de régulation.

« Comme centre de recherches, nous sommes très préoccupés par ce qui se passe aujourd'hui dans le monde des médias, principalement dans le monde des médias sociaux. Nous avons l'impression que c'est un espace auquel les gens peuvent se permettre beaucoup de choses. Il y a des fameuses tiktokeuses qu'on appelle ou des faiseurs d'opinion qui se permettent d'utiliser les médias sociaux principalement pour dire n'importe quoi sans ménager personne et sans prendre aucune disposition par rapport à la dignité des individus, par rapport à la vérité, par rapport à la vérification des faits tout cela. Donc, comme ce sont des personnes qui ne sont pas facilement localisables, nous avons eu l'impression qu'ils naviguaient dans un espace dans lequel ils pensent qu'il n'y a pas de régulation ou de lois », a-t-il déclaré.

Charles Mushizi, intervenant principal de ces assises, donne les pistes de réformes pour une meilleure adaptation aux réalités des investisseurs du secteur numérique et de la communication en RDC.

« L’Ordonnance-loi n°23/10 du 13 mars 2023 portant Code du numérique en RDC est un texte très récent, innovant à plusieurs titres, introduit dans l’arsenal juridique congolais depuis un peu plus de deux ans. Son projet initial est le fruit d’un travail d’experts, notamment congolais, qui avaient travaillé sous la coordination et l’encadrement du ministère chargé du numérique, nouvellement créé par le président de la République. De plus, alors que nous parlons du numérique, le faible niveau d’accès, pour l’administration publique et pour la justice, à l’internet et aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) est un défi, parmi les plus déterminants, qui rendent difficile, voire impossible, l’application de ce texte. La plus grande difficulté loge singulièrement dans le fait que ce texte exige d’énormes d’investissements, préalables à sa propre mise en œuvre », a expliqué cet avocat du barreau de Kinshasa-Matete.

Et d'ajouter :

 « J’estime que la manière par laquelle le pays peut arriver à cette réforme devrait consister en l’élaboration d’un Code ou plutôt d’un recueil des textes coordonnées de l’ensemble des lois. Je suggère, en effet, la compilation et l’analyse de ces textes pour leur mise en cohérence dans le cadre d’un document qu’ils appellent le code de communication, télécommunication et du numérique tenant compte du caractère complémentaire interactif de ces sous-secteurs (médias, télécommunication et numérique)».

Parmi les participants, Merveille Kendo, un analyste au sein d’une structure locale, a exprimé sa satisfaction quant à la pertinence des échanges et l’éclairage apporté sur les défis numériques actuels.

Cette activité a réuni plusieurs personnes, notamment, des étudiants, des experts du numérique, des membres de la société civile et des créateurs de contenu.

Raphaël Kwazi