Est de la RDC : « La menace du M23 de conquérir Goma est inacceptable » (Union européenne)

Samedi 25 janvier 2025 - 12:14
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L'Union européenne (UE) a invité le mouvement rebelle du M23 à stopper son avancée et à se retirer immédiatement des territoires congolais. Dans une déclaration publiée ce samedi 25 janvier 2025, elle se dit « profondément » préoccupée par l'escalade du conflit dans l'est de la République démocratique du Congo.

« L'UE est profondément préoccupée par l'escalade continue du conflit dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), aggravée par la nouvelle offensive du M23 soutenue par les Forces armées rwandaises. Cette situation compromet les efforts déployés par l'Afrique pour parvenir à une résolution pacifique du conflit. L'UE exhorte le M23 à stopper son avancée et à se retirer immédiatement. L'UE réitère que le Rwanda doit cesser de soutenir le M23 et se retirer », a-t-elle déclaré en réaffirmant son soutien sans « réserve » aux processus de Luanda et de Nairobi.

Par ailleurs, elle a condamné « fermement » la prise de la ville de Minova et d'une partie du Sake.

«L'UE condamne fermement la prise de la ville de Minova le 21 janvier, suivie de la prise de Sake le 23 janvier par le M23. L'avancée continue du M23 constitue une violation inacceptable du cessez-le-feu convenu et aggrave encore la crise humanitaire désastreuse dans l'est de la RDC. Cette avancée a poussé de nouveaux déplacés internes vers les camps surchargés autour de Goma, où plus de 800 000 déplacés internes sont hébergés. Le risque de voir un grand nombre de déplacés internes se retrouver pris entre les combattants est extrêmement inquiétant. La ville de Goma est soumise à une pression immense. La menace du M23 de conquérir Goma est inacceptable et a en elle-même de graves conséquences humanitaires et sécuritaires sur le terrain », a-t-elle condamné.

L'UE se dit également « profondément » alarmée par les conclusions du récent rapport du groupe d’experts des Nations unies établi en application de la résolution 1533 du Conseil de sécurité et soutient pleinement ses recommandations.

« Le rapport détaille la consolidation des administrations parallèles, les recrutements forcés et l’exploitation illicite des zones minières dans les territoires contrôlés par le M23, ainsi que l’étroite coopération des autorités congolaises avec la milice FDLR et d’autres groupes armés. De telles pratiques compromettent les efforts visant à rétablir la paix et la stabilité et violent les normes internationales. L'UE condamne les violations et les atteintes persistantes au droit international humanitaire et aux droits de l'homme, notamment les violences sexuelles et sexistes, le recrutement et l'utilisation d'enfants soldats et les exécutions sommaires, commises par toutes les parties. Toutes les parties doivent donner la priorité à la protection des civils, garantir un accès humanitaire sûr et sans entrave et respecter pleinement leurs obligations au titre du droit international et du droit international humanitaire », a-t-elle dénoncé en appelant à ce que tous les auteurs de ces actes soient tenus responsables de leurs actes.

Enfin, l'UE appelle à une reprise rapide des négociations dans le cadre du processus de Luanda afin de trouver une solution durable, pacifique et politique. Elle exhorte, à cette occasion, toutes les parties à honorer pleinement leurs engagements dans le cadre du processus de Luanda, en particulier le cessez-le-feu convenu le 30 juillet 2024, la neutralisation des FDLR et le retrait des forces rwandaises. L'UE réitère également son soutien au processus de Nairobi.

Raphaël Kwazi