L'aube du 5 janvier 2025 a levé le voile sur un tableau d'horreur à Butembo (Nord-Kivu). Dans le quartier de l'Évêché, au cœur de la ville, une famille a été visée par des bandits armés. Kambale Alain et sa fille Maboko Lucie, âgée de seulement deux ans, ont trouvé la mort dans un incendie criminel, calcinés dans leur propre maison.
L'incursion, d'une violence inouïe, s'est produite aux alentours d'une heure du matin. Les assaillants, après avoir ligoté le couple sur leur lit, ont délibérément mis le feu à la demeure, transformant le foyer en un véritable brasier. La mère de famille, miraculeusement sauvée, porte les stigmates de cet enfer. Elle a été dépêchée aux soins à l'hôpital de Matanda.
Des témoignages recueillis sur place évoquent un mode opératoire glaçant, rappelant celui des rebelles d'Allied democratic forces (ADF).
Fazila Kasanasana, cheffe dudit quartier, tout en condamnant fermement cet acte lâche, appelle à la vigilance et demande aux forces de l'ordre de traquer les responsables.
La découverte des corps calcinés a plongé Butembo dans le deuil. Une messe de requiem a été célébrée en hommage aux victimes dans le secteur catholique de l'évêché sis à Londo, avant que leurs dépouilles ne soient confiées à la terre à Kyondo-Vuhavya, sur la route Butembo-Kyavinyonge.
Ce drame vient s'ajouter à la longue liste des violences qui endeuillent la région, suscitant colère et impuissance. Puisqu'en moins d'une semaine, la ville de Butembo a connu au moins quatre cas d'assassinats.
Joël Kaseso