L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a averti le Programme Alimentaire Mondial des Nations unies (PAM) qu'un quart de la population congolaise continue à souffrir de la faim en raison des conflits armés et des déplacements massifs dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.
Selon un communiqué de presse de cette organisation onusienne parvenue à 7 SUR 7. CD, ce vendredi 22 novembre 2024, la FAO a mis en garde des agences humanitaires des Nations unies, relevant qu’il n'y a pas d’amélioration de la sécurité alimentaire en RDC.
« Pas d'amélioration de la sécurité alimentaire en République démocratique du Congo, où un quart de la population continue à souffrir de la faim. 25,6 millions de personnes sont toujours confrontées à des niveaux de crise ou d'urgence de l'insécurité alimentaire en République Démocratique du Congo (RDC), selon le dernier rapport du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC). La violence armée, la poursuite du conflit et la flambée des prix des denrées alimentaires sont à l'origine d'une insécurité alimentaire aiguë qui affecte les personnes déplacées et les retournés », lit-on dans le communiqué de cette organisation onusienne.
Et de poursuivre : « Malgré des niveaux élevés de la faim, la RDC dispose de terres fertiles et de ressources en eau abondantes et possède la capacité inhérente d'atteindre l'autosuffisance en matière de production alimentaire. Cependant, diverses causes sous-jacentes telles que l'intensification du conflit dans l'est de la RDC, l'impact du changement climatique et des épidémies, et le manque d'investissement dans le développement rural empêchent le pays d'atteindre l'autosuffisance alimentaire ».
Alors que l'insécurité alimentaire globale en RDC reste stagnante, la situation dans les provinces orientales de l'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu s'est détériorée. En raison du conflit et des déplacements continus, 6,2 millions de personnes devraient être confrontées à des niveaux de crise ou d'urgence de la faim, contre 5,4 millions à la mi-2024, indique l’agence onusienne.
« Les chiffres de l'IPC parlent d'eux-mêmes. Nous devons agir et veiller à ce que le soutien aux moyens d'existence soit fourni au niveau approprié. La FAO s'est engagée à renforcer la résilience des ménages confrontés à l'insécurité alimentaire grâce à des interventions ciblées sur les impacts du changement climatique dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche et de l'élevage », a déclaré le représentant de la FAO, Aristide Ongone Obame.
En conséquence, plus de 6,5 millions de personnes sont aujourd'hui déplacées dans les trois provinces orientales de l'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
« En 2025, nous devons travailler davantage sur la résilience et le renforcement des systèmes alimentaires en RDC pour aider les familles à sortir de la faim. Dans un contexte aussi fragile, le coût de l'inaction est vraiment impensable. Ensemble, nous devons travailler avec le gouvernement et la communauté humanitaire pour augmenter les ressources destinées à cette crise négligée », a alerté Peter Musoko, représentant et directeur pays du Programme Alimentaire Mondial (PAM) des Nations unies en RDC.
D'après le même communiqué, le PAM a apporté une assistance alimentaire à 1,95 million de personnes au cours du seul mois d'octobre 2024. Alors que les besoins humanitaires continuent de croître, il est confronté à un déficit de financement critique de 350 millions de dollars au cours des six prochains mois pour fournir une aide alimentaire et nutritionnelle essentielle aux personnes les plus vulnérables. Le même document ajoute qu'en 2024, la FAO a besoin de 233,9 millions de dollars pour son assistance en RDC.
Raphaël Kwazi