Dans une interview accordée à la presse le vendredi 4 octobre 2024, le député national Joseph Bangakya a souligné la nécessité d'une répartition stratégique des fonds, en mettant l'accent sur les secteurs d'activité et prioritaires tels que la sécurité, la diplomatie, les infrastructures et tout secteur porteur de croissance, en prévision du vote du budget 2025, chiffré à 18 milliards de dollars.
En sa qualité de président du réseau parlementaire dédié à la décentralisation, il a plaidé pour un budget qui donne aux provinces et aux Entités Territoriales Décentralisées (ETD) les moyens d'agir pour le développement du pays. Il a préconisé une décentralisation financière, suggérant une retenue progressive de 40 % des ressources dues aux provinces afin de renforcer leur autonomie financière.
« En tant que réseau parlementaire, nous allons veiller à ce que les provinces et les ETD aient les moyens, conformément à leurs attributions constitutionnelles, de travailler également pour le développement de la RDC, qui ne peut pas être réalisé uniquement à Kinshasa. Le pouvoir central, au lieu d’hésiter ou d’avoir peur, doit mettre en place des mécanismes efficients et efficaces », a-t-il indiqué.
Concernant les institutions à forte consommation budgétaire, le député Bangakia a insisté sur la nécessité d'établir des systèmes de gouvernance rigoureux afin d’éviter les dépassements budgétaires.
« La réalité, c’est que la RDC, dès qu’elle mettra en place des systèmes rigoureux et intègres, ne votera pas un budget de 18 milliards. Ce sera trois ou quatre fois plus », a-t-il dit.
S'agissant de la mise en place des commissions permanentes, il a souligné l'importance de respecter les principes de partage proportionnel qui reflètent la réalité politique de la chambre basse du Parlement.
Il a également évoqué la nécessité d’un équilibre entre les alliés au sein de l’Union sacrée, tout en reconnaissant que l’opposition doit également avoir un rôle à jouer dans la gestion des commissions.
« Il faut partir sur des principes. Les principes, c’est le partage proportionnel au regard des forces politiques qui se fait avec une approche politique. Donc, les principales forces présentes à l’Assemblée nationale devraient avoir la présidence d’une commission permanente. La première d’entre elles étant l’UDPS, qui devrait avoir plus d’une commission permanente. Mais combien au regard du poids politique qui est le leur, car on l’a dit, ça doit rester proportionnel. L’UDPS a le tiers de l’effectif de députés de l’Union sacrée. Donc, régulièrement, elle devrait avoir le tiers des commissions, car nous en avons 10. Mais, ajoutons en prime la commission des sages, je ne vois pas quel allié ne serait pas d’accord pour cela. Mais je pense que l’UDPS comprend aussi que les autres alliés comptent et doivent avoir la présidence de certaines commissions, et que l’opposition doit en avoir également », a-t-il déclaré.
Réagissant sur les allégations selon lesquelles l’UDPS aurait déjà cédé des postes importants lors de l’installation des bureaux définitifs du Sénat et de l’Assemblée nationale, l'élu de Rungu, dans la province du Haut-Uele, a affirmé que ces décisions ont été prises en accord avec la volonté du président de la République et que les commissions ne devraient pas être considérées comme des structures politiciennes.
« On ne prend pas le contrôle d’une commission pour bloquer un partenaire, un ministre, un membre du bureau. Ce n’est tout simplement pas la mission des commissions permanentes », a-t-il une insisté, tout en rappelant que « le gouvernement attend la mise en place de la commission ECOFIN, notamment pour venir défendre son budget ».
Un autre point abordé est celui de la mise en place du groupe d’amitié États-Unis - RDC, dont il est le président. Le député Bangakya a expliqué que l’idée est de renverser toutes les alliances à créer autour de la RDC et de susciter pour celle-ci les meilleures alliances possibles.
Merveil Molo