Des agents de l’Autorité de l’Aviation Civile (AAC) s’opposent au retour en fonctions de la directrice financière et administrative de cet établissement, Céline Kabwika. Dans un message nous parvenu ce jeudi, ils expliquent sous l’anonymat que cette dernière a été licenciée pour « faute grave » liée aux détournements en plusieurs séquences.
Pour ces agents, la DFA, qui bénéficie du soutien d’un député national et ancien ministre, ne devrait pas revenir au poste jusqu’à ce qu’elle réponde de ses actes devant la justice.
Par conséquent, ils appellent le chef de l’État, la première ministre et la tutelle de l’AAC à s’impliquer pour sauver la vie de cette institution aujourd’hui « ternie, à cause des intérêts égoïstes d’un groupe de gens ».
Ces gants précisent que Céline Kabwika Masengu, « ex - directrice financière et administrative », a été virée pour des faites relatifs à des détournements en complicité avec Olivier Nsiala et Johnny Ngaliema. Les concernés seraient sous la protection d’une autorité interne de l’AAC, regrettent-ils.
Pour étayer leurs accusations, ces agents indiquent que dans plusieurs rapports, notamment le rapport d’audit des procédures d’engagement et de paiement des dépenses de l’AAC de janvier 2022 à mars 2025, le rapport de certification des comptes de l’AAC d’octobre 2023, mais aussi le rapport spécial du collège des commissaires aux comptes sur l’audit des dépenses et la performance de gestion de l’AAC, exercice 2023 - 2024, ces personnes précitées auraient été au cœur de détournements des fonds.
Par exemple, ajoutent-ils, il a été constaté dans le rapport d’audit des procédures d’engagement et de paiement des dépenses de l’AAC de janvier 2022 à mars 2025, des anomalies, malversations et détournements des fonds dans un système élaboré qui aurait été mis en place par la directrice financière.
Ce système, soulignent-ils, implique :
- de fausses factures des soins de santé ;
- des remboursements de certains frais de santé non dûs ;
- de fausses factures de certaines formations ;
- le double paiement de certaines factures ;
- le logiciel comptable paye mais non livré ;
- le conflit d’intérêt en interne entre initiateur et évaluateur ;
- des remboursements des frais de soins de santé sans requérir l’avis du responsable de la Cellule médicale ;
- des commandes exagérées de consommables informatiques sans autorisation de la Direction générale en violation de procédures internes en la matière ;
- l’absence des signatures des bénéficiaires sur de nombreux bons de sortie de caisse ;
- des dépenses sans pièces justificatives;
- l’entreprise GEPECO payée pendant 5 ans sans réelles prestations ;
- des impôts non versés au Trésor public et des retenues sur salaires, etc.
D’après eux, le rapport final, après examen, révèle un environnement de contrôle interne défaillant, caractérisé par une usurpation des pouvoirs par la DFA et une violation systématique des procédures.
« Des bavures auxquelles le directeur général de l’AAC fait fi sans agir, puisque Céline Kabwika Masengu serait sa belle-sœur », déplorent ces agents.
Ils déclarent que malgré son licenciement, Cécile Kabwika Masengu ne jure que sur son retour à son poste, alors qu’elle se trouve dans un scandale financier de près de 6 millions de dollars américains, soit exactement 5.591.680.38 USD, « chiffre qui illustre l’ampleur des risques auxquels l’AFC a été exposée pour la période de janvier 2022 à mars 2025 ».
Ils affirment que « Céline Kabwika Masengu, se déclarant très puissante et proche de la Présidence de la République, compte également sur le soutien d’un député national, ancien membre du Gouvernement, avec qui elle entretiendrait des liens intimes dans l’objectif de conserver ses fonctions ». En outre, ils accusent le directeur général de refuser de signer les lettres de notifications de licenciement des personnes concernées. D’où, ils lancent un SOS au président de la République, la première ministre, la tutelle et le procureur général à se saisir de ce dossier pour stopper « cette hémorragie et mettre Céline Kabwika devant les instances habilitées pour répondre de ses actes ».
Ci-dessous le rapport d’audit des procédures d’engagement et de paiement des dépenses de janvier 2022 à mars 2025
Alphonse Muderwa