Alors que la criminalité urbaine s'est accrue en ville de Goma (Nord-Kivu), le gouverneur militaire a ordonné que tous les volontaires pour la défense de la patrie (VDP) dits Wazalendo rejoignent la ligne de front pour combattre au côté de l'armée.
Le général Peter Chirimwami prévient que tous ceux qui continueront à traîner en milieux urbains seront considérés comme de faux et seront désormais traités en tant que tels.
À l'instar de certains acteurs de la société civile, le gouverneur soutient que des porteurs d'armes à feu qui se font passer pour des Wazalendo sont à l'origine du banditisme en ville de Goma.
"Il s'est dégagé un constat amer, celui des actes de vandalisme et de tueries perpétrés par les faux Wazalendo à l'endroit des populations. Afin de lever tout malentendu et séparer les vrais de faux Wazalendo, il a été décidé que les vrais volontaires doivent rejoindre les FARDC sur les lignes de front et que les faux Wazalendo seront traqués et en cas de force majeure, mis à la disposition de la justice militaire", lit-on dans un communiqué publié le lundi 12 août.
Le dimanche 11 août, 2 civils ont été tués en pleine veillée mortuaire à Kahisi, au nord de Goma, en territoire de Nyiragongo. Des individus armés ont ouvert le feu sur les victimes avant de s'échapper, rapportent des témoins. Cette situation a d'ailleurs été à la base d'une psychose et de la paralysie des activités commerciales dans le coin.
En pleine zone opérationnelle, Goma est aujourd'hui le carrefour de plusieurs forces militaires dont les FARDC, la MONUSCO, la SADC, les Burundais et même les résistants locaux dits Wazalendo qui obéissent, chacune, à son propre commandement. Un vrai cocktail Molotov qui est sans conséquences sur la sécurité de la ville.
Dans un monitoring publié le dimanche 11 août dernier, la coordination urbaine de la société civile locale a fait état d'au moins 78 personnes qui ont trouvé la mort au cours du mois de juillet, y compris 6 autres qui ont été enlevées. Dix corps sans vie ont été ramassés au cours de la même période.
Dans le même document, elle fait mention de 23 cas d'incendies criminels, de viols, d'attaques physiques, des vols diurnes et nocturnes ainsi que des crépitements récurrents, des coups de feu.
Isaac Kisatiro