Les Nations-Unies déplorent l'assassinat de 2 membres de l'ONG Tear Fund par des inconnus dans la soirée du dimanche 30 juin dernier dans un quartier périphérique de Butembo (Nord-Kivu).
La coordination humanitaire de l'ONU regrette que les humanitaires soient ciblés par des attaques alors qu'ils sont impliqués dans l'assistance aux populations vulnérables dans les zones en conflit.
Ainsi note-t-elle que ces drames qui ont coûté la vie à au moins 4 morts et 20 blessés parmi les humanitaires depuis le début de l'année, mettent en péril leur travail et réduisent leur capacité à porter secours aux nécessiteux.
"Le coordonnateur humanitaire condamne fermement l'attaque contre un convoi humanitaire le 30 juin dans la ville de Butembo. Cette attaque s'inscrit dans un contexte d'escalade de violence extrêmement préoccupant dans la province du Nord-Kivu, mettant en péril le travail et la vie des travailleurs humanitaires. Depuis le début de l'année, plus de 170 incidents sécuritaires ont directement ciblé les travailleurs humanitaires, causant au moins 4 morts et 20 blessés. Plus d'une dizaine de travailleurs humanitaires ont également été enlevés au premier semestre 2024", indique un communiqué publié le mardi 2 juillet.
Le coordonnateur humanitaire de l'ONU en RDC rappelle que "ces attaques, qui constituent une violation grave du droit international humanitaire, ont un impact dévastateur sur l'accès humanitaire et la capacité des organisations humanitaires à fournir une assistance vitale aux populations" alors que le Nord-Kivu "abrite au total 2,8 millions de personnes dont 518.000 étaient déjà déplacées dans le territoire de Lubero suite à la reprise des combats à Rutshuru et Masisi en mars 2024".
Pour rappel, le dimanche 30 juin, une dizaine d'humanitaires à bord de 5 véhicules qui quittaient le territoire de Lubero pour Beni via Butembo, ont été attaqués à Kivunano, une cellule du quartier Ngingi, en ville de Butembo.
Des témoins ont affirmé qu'il s'est agi de jeunes vigiles de la place mais dont l'identité n'est toujours pas mieux connue, qui ont accusé, de façon inexpliquée, l'ONG Tear Fund d'être de connivence avec les rebelles du M23 avant d'attaquer le convoi. Deux personnes ont alors été tuées, 5 véhicules et 7 motos brûlés.
En effet, la tension est montée d'un cran dans la contrée suite à l'avancée du M23 sur le terrain. Le weekend dernier, après des semaines de résistance de l'armée congolaise, les rebelles ont réussi à percer jusque dans le territoire de Lubero où ils contrôlent désormais les agglomérations de Kanyabayonga, Kirumba, Kayna et Kaseghe.
Des civils veulent ainsi chercher le coupable dans la défaite des troupes congolaises. D'une part, ils accusent l'armée ; de l'autre, les autorités congolaises mais aussi des organisations internationales.
Le territoire de Lubero est le quatrième à être touché par le conflit M23 après ceux de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo
Isaac Kisatiro