TRIBUNE : « LE PROCHAIN PRESIDENT DU BUREAU DEFINITIF DU SENAT DOIT PROVENIR DE L’UDPS/TSHISEKEDI »
Eddy MUNDELA KANKU
Ancien Premier Vice-Président du Sénat
Député National
Parmi les matières inscrites à l’ordre du jour de la Session Extraordinaire d’ouverture de la Législature 2024-2028, récemment convoquée au Sénat et présentement en cours, figure l’installation du Bureau définitif. Cependant, la question de la composition de ce Bureau suscite ces jours-ci de nombreux débats dans l’opinion alors que les travaux de la Commission spéciale chargée d’élaborer le nouveau Règlement Intérieur ne sont pas encore clos. Les déclarations fracassantes et à caractère tribal des Etats-majors de certains partis politiques sur les postes à pourvoir, sont donc à la base de vives polémiques.
Conformément à l’article 111 de la Constitution, le Bureau définitif du Sénat est composé d’un Président, un Premier Vice-¨Président, un Deuxième Vice-Président, un Rapporteur, un Rapporteur adjoint, un Questeur, et, un Questeur adjoint. Ils sont tous élus par leurs collègues sénateurs pour un mandat de 5 ans et exercent des prérogatives bien précises assignées à chacun. Mais, de manière particulière, cette tribune va essentiellement se pencher sur le rôle à venir du Président de la Chambre Haute du Parlement et les véritables enjeux que son élection représente pour ce deuxième mandat du Président de la République.
En effet, le Sénat est le garant du respect du principe de l’unité dans la diversité, le trait d’union entre le pouvoir central, les entités territoriales décentralisées et les provinces dont il en est l’émanation.
Aux termes de l’article 100 de la Constitution, il a pour mission de légiférer, de contrôler le Gouvernement, les entreprises publiques, les établissements et les services publics. Parmi ces deux missions, la plus urgente, c’est le vote des lois visant l’amélioration des conditions de vie du peuple congolais, et ce, suivant les 6 engagements pris par le Président Felix-Antoine Tshisekedi durant la campagne présidentielle de décembre 2023.
Or, pour atteindre cet objectif, il faut qu’il y ait à la tête du Sénat un homme ou une femme politique compétent, loyal et surtout fidèle à la vision du Chef de l’Etat. Ainsi, au regard de la configuration actuelle de l’Union Sacrée de la Nation, c’est l’UDPS/TSHISEKEDI qui détient le plus grand nombre des sénateurs possédant ce profil. D’où, tenant compte de cette réalité, il est tout à fait légitime que le prochain Speaker du Sénat provienne de ce grand parti politique.
A ce sujet, il est impératif de marteler qu’il n’y a pas d’inconvénient si le Président de la République et le Président de l’une des Chambres du Parlement sont membres d’un même parti politique. D’ailleurs, il existe une jurisprudence en la matière dans les annales de l’hémicycle du palais du Peuple.
Aussi, dans la perspective de ne plus assister à des spectacles scandaleux, comme ce fut le cas à l’époque, où le Président du Sénat, fervent partisan d’une famille politique hostile au Chef de l’Etat, défie ou complote contre celui-ci, il est recommandé que ces deux personnalités soient d’un même parti pour la bonne marche des institutions.
En outre, considérant le fait que la République démocratique du Congo, dans sa partie Est, est confrontée à une insécurité cruelle perpétrée par l’armée rwandaise à travers ses supplétifs du M23, et que c’est le Président de la République qui est en première ligne sur le front diplomatique, notamment pour dénoncer sur la scène internationale l’agression rwandaise, il est certain qu’un Président du Sénat issu de l’UDPS/TSHISEKEDI aura toute la latitude dans le cadre de la diplomatie parlementaire pour déployer d’intenses activités en vue de faire entendre la voix du pays dans le concert des nations.
Bien plus, au nom de la collaboration institutionnelle, il sera beaucoup plus aisé pour le Président de la République de confier des missions de représentation à l’étranger à un Président du Sénat partageant la même idéologie politique avec lui et en qui il a pleinement confiance.
Par ailleurs, étant donné que le Président Felix-Antoine Tshisekedi est soucieux du développement des provinces et qu’il en a fait son cheval de bataille pour son deuxième quinquennat, un Président du Sénat venant de l’UDPS/TSHISEKEDI pourra valablement servir d’interface entre le Chef de l’Etat et les entités territoriales.
En guise de conclusion, il faut dire que l’élection du Président du Sénat qui pointe à l’horizon, représente un enjeu majeur pour la réussite du mandat du Chef de l’Etat et la mise en œuvre des réformes institutionnelles dont le pays a tant besoin. A cet effet, pour permettre à l’autorité suprême de matérialiser sa vision, il est plus que nécessaire que le prochain Président de la Chambre des Sages provienne de l’UDPS/TSHISEKEDI, au vu des raisons développées ci-haut.