Les activités reprennent progressivement dans le quartier Sayo, l'un des grands quartiers de la commune Mulekera dans la ville de Beni (Nord-Kivu). Cette reprise intervient après des attaques répétitives dans l'entité, les trois moirs derniers, ayant fait plus de 50 morts du côté civils, et de nombreux biens incendiés.
Sur place, 7SUR7.CD a constaté samedi le déroulement des activités. Des habitants qui sont retournés dans la contrée, motivent cela par la paix imposée par les forces de la coalition FARDC-UPDF, qui ont su déloger l'ennemi qui venait d'installer des positions dans les cellules se trouvant dans la profondeur.
"Aujourd'hui, il y a du calme à Sayo. Les éléments de la coalition FARDC-UPDF viennent de ramener la paix dans le quartier. Nous collaborons avec eux sur notamment les alertes sur les cas suspects. Nous appelons les déplacés à revenir pour reconstruire notre quartier, qui ravitaille d'autres communes de la ville", a déclaré Caporal Élisabeth, l'une des notables de la place.
Elle a, cependant, l'absence des infirmiers dans le quartier. Pour elle, c'est du calvaire vécu pour les malades, car toutes les structures restent encore fermées.
Vers une reprise totale des activités champêtres
Dans les 11 cellules de ce quartier, les activités champêtres se font même dans celles où les civils étaient tués, notamment à Toda, Mulekya, Vuthala, Tuha Kaina, Masosi, Makene, Mundubiena, apprend-on d'un chef local.
"Je suis le chef des avenues Pasolo en cellule Toda. Maintenant, les cultivateurs entrent dans les champs le matin et retournent le soir sans aucune difficultés. C'est notre joie, car avant l'arrivée de notre armée, on ne pouvait pas faire cela suite à l'ennemi qui venait d'envahir les champs. Partout dans les cellules précitées, ça va quand même", s'est félicité Kasereka Vayithiha, l'un des chefs de base à Sayo.
Quid des secteurs éducatif, sanitaire et religieux ?
Dans les trois secteurs précités, les activités peinent à reprendre. Selon certains habitants abordés, nombreux intervenants dans ces secteurs sont encore en déplacement.
"Au niveau des structures sanitaires, les portes sont fermées. Même cas pour les écoles, où les élèves et enseignants disent qu'ils attendent directement l'année prochaine. Côté églises, les cultes n'ont pas encore commencé", a reconnu un animateur d'une église catholique rencontré à Toda.
Néanmoins, certains officiers militaires qui ont échangé avec le reporter de 7SUR7.CD, ont révélé que des patrouilles de ratissage se font matin, midi et soir, dans les coins et recoins pour assurer la sécurité de la population.
Ils ont, cependant, déploré le comportement de certaines personnes, dont des jeunes et vieux qui prennent abusivement de l'alcool aux heures matinales.
Pour la même occasion, ces derniers ont décrié l'absence inexpliquée de certains chefs de base sur place, chose qui fait peur à la population.
En rappel, le quartier Sayo a enregistré des attaques répétitives les trois derniers mois. À part les tueries de plusieurs civils, les rebelles ADF ont incendié plusieurs biens de la population. Cette situation avait créé le déplacement massif des habitants vers d'autres quartiers du centre-ville de Beni.
Bantou Kapanza Son, de retour de Sayo