RDC : 70.000 enfants sortis des mines en 2 ans au Lualaba et Haut-Katanga (UNICEF)

Vendredi 14 juin 2024 - 07:11
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Au total, 70.000 enfants, dont des filles et garçons victimes de viols, des filles mères victimes de grossesses et des enfants vulnérables de la communauté, ont été sortis des sites miniers en l'espace de deux ans dans les provinces du sud-est de la République démocratique du Congo, dont le Lualaba et Haut-Katanga, grâce au Fonds des Nations-Unies pour l'enfance (UNICEF).

Grant Leaity, représentant de l'UNICEF en RDC l'a dit, le jeudi 14 juin 2024, lors d'un atelier sur la vulnérabilité des enfants dans le contexte minier à la 19e édition de la DRC Mining Week ou semaine minière organisée à Lubumbashi (Haut-Katanga).

Le numéro un de l'UNICEF au pays a affirmé que 12% des enfants dont l'âge varie entre 12 et 17 ans sont répertoriés. Selon leur enquête, dans les mines au Lualaba et Haut-Katanga. 

À part cette situation dans les carrés miniers, Grant Leaity a souligné que les rues des villes de ces deux entités du sud-est de la RDC sont aussi remplies des enfants sans toit paternel. Parmi d'autres problématiques rencontrées au Lualaba et Haut-Katanga, il y a notamment le problème lié à l'accès à l'éducation, à la santé, à l'eau et l'assainissement.

Des participants à la 19e édition du DRC Mining Week à une activité organisée par l'UNICEF

"En dépit du fait que dans le Haut-Katanga et Lualaba, il y a beaucoup de ressources minières, il y a aussi des situations très précaires. À Lubumbashi et à Kolwezi, on voit aussi le phénomène des enfants de rue. Il y a aussi beaucoup d'orphelins qui sont en train de travailler sans leurs parents et ne sont pas dans une situation très bien protégée. Tous les enfants entre 5 et 17 ans. Selon nos enquêtes menées en 2017 et 2018, selon les normes de l'OIT, 12% des enfants de Lualaba et Haut-Katanga sont dans le travail dangereux. Pour les adolescents, entre 15 et 17 ans, 1/3. Bien qu'il y a d'autres formes de travail dangereux, pour ces deux provinces, il s'agit bien de travail dans les mines. Cette problématique des enfants qui travaillent dans les mines est vraiment beaucoup focalisé ici. Nous sommes vraiment contents d'être là. Mais nous sommes là aussi pour tendre les mains aux miniers pour une collaboration", a-t-il déclaré au micro tendu par 7SUR7.CD.

De son côté, Ramatou Touré, cheffe de protection de l'enfant à l'UNICEF en RDC a précisé que la majorité de 70.000 enfants sont sortis des mines de la province du Haut-Katanga et du Lualaba.

D'où, a-t-elle poursuivi, le but du Fonds des Nations-Unies pour l'enfance de s'assurer que les enfants ne soient pas utilisés dans les conditions dangereuses et spécifiquement dans les mines artisanales.


"Les 70.000 enfants sont des enfants que l'UNICEF a réussi à assister au cours de deux dernières années, soit des enfants qui sont sortis dans des mines, qui travaillaient avant dans les mines et qui ne le font plus, soit les enfants qu'on a réussi à faire qu'ils n'aillent pas dans les mines ou les enfants vulnérables. On explique cette situation par le contexte de vulnérabilité dans lequel se trouvent ces provinces mais aussi par le contexte d'opportunités", a-t-elle expliqué.

Ramatou Touré a soutenu que la participation de l'UNICEF à la 19e édition de la DRC Mining Week entre dans le cadre d'appeler les miniers à travailler ensemble pour le bien-être des enfants et non les laisser dans les mines.

"Le message que nous sommes venus apporter aux miniers est travaillons ensemble. Nous avons tous l'intérêt à ce qu'il n'y ait aucun enfant dans les mines artisanales, dans la chaîne de production et dans la chaîne de valeur. Donc, mettons nos ressources ensemble de pour le bien-être des enfants dans les provinces du Lualaba et Haut-Katanga mais aussi ailleurs sur l'étendue du territoire. On a tous notre rôle à jouer", a-t-elle conclu.

Parmi les enfants sortis des mines dans le Haut-Katanga et Lualaba, certains ont été formés sur différents métiers. Au jour d'aujourd'hui, quelques enfants sont devenus des mécaniciens, des maçons, des coiffeurs, des couturiers et des entrepreneurs grâce à l'appui de l'UNICEF. 

Ce Fonds des Nations-Unies pour l'enfance a souhaité aussi le concours des partenaires, des miniers, des banques et du gouvernement congolais pour arriver à sortir au moins 361.000 enfants dans les mines dans cette entité du sud-est de la RDC. 

Cet atelier s'est tenu en présence de plusieurs responsables des services étatiques de la province, de la directrice provinciale de l'UNICEF, des responsables des entreprises minières, des chercheurs et étudiants.

Patient Lukusa, à Lubumbashi

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