RDC : L'ODEP et la COGEP s'emploient à enrichir la loi sur l'organisation et la gestion du portefeuille de l'État

Vendredi 15 septembre 2023 - 07:05
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Les entreprises publiques sont devenues un fardeau pour l'État congolais. Loin de créer les richesses et d'etre un pourvoyeur du développement, leur fonctionnement coûte énormément des ressources au pays en termes de subventions. Au-delà des paramètres anthropologiques liés à l'homme congolais, la cause à cela est aussi à trouver dans les textes de lois qui régissent ce secteur capital. 

Ayant constaté la montée de la corruption et du manque de transparence dans la gestion des entreprises du Portefeuille de l’État congolais, due notamment aux nominations faites sur base des critères politiques, l'Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) et la Coalition pour la Gouvernance des Entreprises Publiques (COGEP) ont initié un avant-projet de loi modifiant la loi n° 08/010 du 07 juillet 2008 fixant les règles relatives à l’organisation et à la gestion du Portefeuille de l’État.

Pour enrichir davantage ce texte, ces deux organisations organisent un atelier du 14 au 15 septembre 2023 à Kinshasa. L'objectif de ces assises est de recueillir les commentaires et amendements des participants afin de renforcer ce projet de loi qui doit, in fine, être porté par un parlementaire. 
 

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Dans son mot au cours de la cérémonie d'ouverture de cet atelier, le président du Conseil d'administration de l'ODEP, le professeur Florimond Muteba, a indiqué que l'une des innovations de cet avant-projet de loi est  l'instauration d'un système de nomination transparente des mandataires publics et d'un contrôle accru du Parlement. 

"Il faut absolument améliorer la gouvernance des entreprises publiques. On attend des entreprises publiques qu'elles soient rentables et que le seul actionnaire qu'est l'État, puisse aussi engranger des dividendes. Il faut que les recettes publiques viennent aussi des entreprises publiques. L'entreprise est un instrument de création des richesses, mais aussi un lieu où les ressources humaines doivent s'épanouir", a-t-il déclaré. 

Le numéro un de l'ODEP a, par ailleurs, fustigé le fait que les entreprises publiques soient devenues aujourd'hui des butins à se partager entre acteurs politiques sans méritocratie aucune. Plus grave est que, a-t-il dénoncé, les mandataires passifs des entreprises publiques commencent à toucher les salaires et autres avantages reconnus exclusivement aux mandataires actifs. 
 

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"Il n'est pas dit que les entreprises publiques doivent être un fardeau pour l'État. Pour cela, il faut absolument les prendre au sérieux. On doit faire en sorte qu'elles soient vraiment des instruments de création des richesses et de développement. Crées à l'origine pour accompagner le développement économique du pays, aujourd'hui elles souffrent des défaillances considérables qui les rendent sources de perte et de fragilité pour le budget de l'Etat", a martelé le professeur Florimond Muteba. 

Et de conclure : "Les entreprises publiques ne sont pas des cadeaux à faire à des parents, amis et clients politiques. Elles doivent être rentables. on ne peut pas y engager n'importe qui. On a besoin des dirigeants sérieux, efficaces et compétents pour créer des richesses et permettre le développement du pays ".

Outre les acteurs de la société, cet atelier de deux jours connaît la participation des délégués du ministère du Portefeuille, ceux du Conseil Supérieur du Portefeuille, de la Cour des Comptes, de l’Inspection Générale de Finances, du CENAREF et de l’ITIE.

ODN