La Haute Cour militaire est entrée dans le vif de l'affaire du député national Édouard Mwangachuchu. L'audience du vendredi 21 juillet 2023 a été consacrée à l'instruction autour de l'arme à feu que détenait l'élu de Masisi, dans le Nord-Kivu.
Répondant à une question du juge président, qualifiée de "suggestive", qui semble rechercher le lien entre l'arme en cause et sa qualité de membre et président de l'ancien groupe armé Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), le prévenu Mwangachuchu a affirmé n'avoir jamais été membre d'un quelconque groupe armé.
« Je n'ai jamais été dans aucun groupe armé. Moi quand je suis devenu président du CNDP, ce n'était pas un groupe armé. C'était un parti politique qu'on avait agréé. Je n'ai jamais eu un contact avec les militaires. J'étais président du CNDP comme parti politique. Je l'ai pris ici à Kinshasa », a-t-il déclaré.
Édouard Mwangachuchu a saisi cette occasion pour fustiger la propension à s'acharner sur sa personne en tant qu'ancien président du CNDP alors que, soutient-il, il y a d'autres anciens présidents des groupes armés qui sont membres du parlement et qui ne sont pas inquiétés.
« Je ne sais pas pourquoi on cherche à me diaboliser alors qu'il y a d'autres anciens présidents des groupes armés qui sont tranquilles. Il y en a tant d'autres à l'Assemblée nationale qui sont même très actifs. Ils sont présidents de Pareco, de ceci et de cela. On ne parle pas de ça. C'est seulement à moi. Il faut effacer tout cela dans la tête des congolais. On me présente comme si j'étais à la tête des groupes armés. Jamais. Je n'ai jamais été sur le terrain avec ces gens là », a-t-il indiqué.
Soulignons que l'instruction du vendredi à la prison militaire de Ndolo consistait à établir l'infraction du port illégal d'armes et de participation à un mouvement insurrectionnel à charge d'Édouard Mwangachuchu.
Selon le ministère public, plusieurs armes non enregistrées ont été trouvées par les services de sécurité lors des persécutions dans la société minière SMB réputée être de Mwangachuchu et dans sa résidence à Kinshasa.
Outre la détention illégale d'armes et la participation à un mouvement insurrectionnel, Édouard Mwangachuchu et son co-prévenu, Robert Mushamalirwa, sont aussi poursuivis pour espionnage. Ils sont soupçonnés d’entretenir des liens avec le mouvement terroriste M23.
ODN