En marge de la réunion de haut niveau sur la tuberculose prévue le 22 septembre prochain, aux États-Unis, sur initiative de l’ONU, la plateforme nationale des organisations communautaires et de la société civile engagées dans la lutte contre la tuberculose (Stop-TB RDC) a organisé une réunion, ce jeudi à Kinshasa, capitale de la RD Congo.
Cette rencontre qui a réuni divers mouvements de la société civile congolaise, avait pour but de leur fournir des informations relatives à la préparation de la participation de la RDC à ce rendez-vous planétaire mais aussi évoquer les enjeux de ces assises.
« C’était autour des enjeux de l’heure que la société civile de la RDC devait d’abord prendre connaissance de comment se prépare cette participation mais aussi de savoir comment évolue l’implication de la RDC dans tout ce qui est mis en place par l’ONU par rapport à cette réunion : d’abord, le Draft zéro de la Déclaration politique qui sortira de cette réunion envoyé aux États membres dont la RDC, et aussi la liste des organisations de la société civile qui ont sollicité l’accréditation spéciale pour participer à ces assises. La société civile devait savoir si le pays s’y est penché, s’il a mis ces inputs dans ce Draft zéro, et puis s’il a déjà répondu par rapport à la liste lui envoyée par les Nations-Unies pour donner son avis de non objection sur les organisations de la société civile qui se sont inscrites. La société civile a aussi discuté sur les enjeux de cette réunion, et sur les demandes clés qu’elle veut faire porter à la délégation pour essayer d’aller dans le sens des besoins spécifiques du pays, pour mettre fin à la tuberculose d’ici 2030 », a expliqué Maxime Lungu, coordonnateur de Stop-TB RDC.
Au cours de cette rencontre, ces organisations de la société civile congolaise ont déploré la faible politique de lutte contre la tuberculose, le laxisme dans la sensibilisation mais également la prise en charge des cas, qui laisse à désirer au niveau du pays.
Le coordonnateur de Stop-TB a souligné qu’à ce jour le dépistage est approximativement autour de 69 ou 70%, alors que l’objectif, pour le pays, suivant la stratégie « mettre fin à la tuberculose de l’OMS », est d’atteindre 90%.
« La situation est telle que, dans le sens où à ce qui est prévu par rapport au dépistage, le pays est en sous détection. Cela veut dire qu’il faut, tel que dit dans le cadre de la stratégie mettre fin à la tuberculose de l’OMS d’ici 2030, dépister 90% des personnes atteintes de la tuberculose. Nous, au pays, c’est autour de 69 ou 70%, ça veut qu’il y a 31% de malades qui ne sont pas dépistés et si nous évoluons comme ça, nous ne serons pas au rendez-vous de 2030, celui d’éliminer la tuberculose. Mais aussi il y’a le problème de prise en charge des personnes en contact avec les malades de la tuberculose parce-qu’elles doivent être mises sous traitement préventif, beaucoup plus les enfants de moins de 5 ans ou plus. Pour les enfants de moins de 5 ans, nous sommes un peu dans le bon mais on est dans les 52%, c’est encore en deçà, n’en parlons pas pour ceux qui sont à plus de 5 ans parce-que là on n’a même pas les données au niveau du pays », a-t-il souligné.
Et de renchérir : « C’est pour dire qu’on protège moins les gens contre la tuberculose. Nous voulons que lors de cette réunion de haut niveau, qu’il ressort clairement la protection des personnes saines autour des malades. D’abord, la prise en charge réelle des malades, le dépistage de toutes les personnes atteintes de la tuberculose, le dépistage et les soins gratuits à ces personnes mais aussi la prévention. D’où, nous avons échangé sur le vaccin qui améliorerait la protection des gens. On veut le vaccin, comme prévu, en 2025 même le plus tôt possible, à l’instar de la Covid-19 où nous avons vu plusieurs vaccins venir pour mettre un frein à la propagation ».
De ce fait, pour faire de la lutte contre la tuberculose une priorité des autorités politiques congolaises, Stop-TB RDC exhorte le président Félix Tshisekedi à prendre part à la prochaine réunion de haut niveau qui se tiendra aux USA.
« Cette réunion ne concerne que les autorités politiques au plus haut niveau, en commençant par le président de la République, parce-que cette réunion se tient autour de l’assemblée générale des Nations-Unies. Nous voulons que notre chef de l’État y participe et prenne parole parce-que c’est lui, s’il n’est pas là personne d’autre ne va le faire », a lancé Maxime Lungu.
Profitant de l’occasion, Stop-TB RDC a invité toutes les structures de la société civile à initier des actions de manière à lever la voix pour faire bouger les choses dans le pays.
Prince Mayiro et Christian Dimanyayi