Dans un communiqué consulté par 7SUR7.CD, ce jeudi, le Collectif contre le racisme et les discours de haine encourage la justice à se saisir du cas de Justin Bitakwira pour incitation à la haine ethnique.
Selon cette structure, l'ancien ministre de Développement rural a, lors d'une émission sur une télévision de la place, tenu des propos dangereux et susceptibles de semer la haine et d'engendrer la violence contre les congolais Tutsi qu'il a présentés comme "une race des criminels nés" et "une race méchante".
"Si la justice ne fait rien, ce discours, qui rappelle le sinistre mémoire de la radiotélévision de Mille collines, risque de provoquer l'extermination de la minorité Tutsi congolaise et de coller à notre pays l'étiquette peu enviable de génocidaire", lit-on dans ce communiqué.
Et de poursuivre : "Monsieur Bitakwira est coutumier du fait. Le 20 septembre 2021, c'est-à-dire à un moment où M23 n'avait même pas commencé au Nord-Kivu, le Bureau conjoint des Nations-Unies pour les droits de l'homme en RDC, se faisait l'écho d'un discours de haine tenu par monsieur Bitakwira".
Le Collectif contre le racisme rappelle que, depuis plusieurs années, la haine ethnique envers les Tutsi congolais a pris une ampleur particulièrement dangereuse et risque de saper, pour longtemps, les bases du vivre-ensemble.
"Monsieur Bitakwira fait partie d'un dangereux mouvement de pensée sous-tendue intellectuellement par les écrits de feu Honoré Nganda, Charles Onaba, Patrick Mbeko et d'autres extrémistes. Ce mouvement de pensée promeut le racisme contre les Tutsi et la xénophobie contre les rwandais", ajoute ce document.
Cette structure constate que le discours de haine que tient Justin Bitakwira va à l'encontre de la politique de coexistence pacifique entre toutes les communautés congolaises, prônée par le président de la République, Félix Tshisekedi, qui a condamné plusieurs fois les discours de haine contre les compatriotes de langue Kinyarwanda du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Prince Mayiro