« Délogement administratif » de Benoît Tshibangu d'une parcelle à Gombe : « C'est une propriété de l'État » (Ministère de l'Urbanisme et Habitat)

Vendredi 30 juin 2023 - 08:12
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Le ministre d'État en charge de l'Urbanisme et Habitat, Pius Muabilu, ne fera en aucun cas machine arrière dans la traque des occupants illégaux des maisons et immeubles appartenant au domaine privé de l'État congolais. 

Cette mise au point a été faite par son conseiller politique et en communication, Célé Kanangila, au cours d'une conférence de presse animée le jeudi 29 juin 2023 à Kinshasa, capitale de la RDC. C'était en réaction à la tentative de spoliation de la parcelle située au numéro 40 de l’avenue de la Gombe dans la commune portant le même nom par Benoît Tshibangu. 

Il a affirmé que cette maison réclamée à tort a toujours été répertoriée comme un bien immobilier de l'État dans tous les documents officiels depuis la création du ministère de l'Urbanisme et Habitat en 1988. 

« Quand on a créé le ministère de l'Urbanisme et Habitat en 1988, Pius Muabilu n'était pas ministre. Lorsqu'on a fait la remise et reprise en 1989 entre le ministère du Portefeuille qui avait dans ses attributions la gestion du patrimoine immobilier privé de l'État et le ministère de l'Urbanisme et Habitat, Pius Muabilu n'était pas ministre non plus. Monsieur Tshibangu confond son adversaire. Comme tout spoliateur pris main dans le sac, il semble donner l'impression qu'il a un problème particulier avec le ministre d'État en charge de l'Urbanisme et Habitat. Il a tenté de spolier la maison de l'État et il a à faire à l'État. Pius Muabilu n'a fait que son travail de lui dire que le président Tshisekedi veut que les maisons de l'État profitent aux Congolais. Cette parcelle appartient à l'État et Pius Muabilu ne fera pas un seul pas en arrière au nom de l'État de droit et du respect du parc immobilier privé de l'État », a fait savoir C. Kanangila. 

Et d'insister : « Une précision qu'on va donner à monsieur Tshibangu, c'est que l'État ne meurt pas. On n'a jamais vu des obsèques de l'État. Le ministre Pius Muabilu est motivé par l'intérêt général et le souci de remettre l'État dans ses droits. Cette propriété appartient à l'État et restera à l'État ».

Pour soutenir son propos, il a fait mention des arrêtés ministériels pris par des prédécesseurs de P. Muabilu. 

« Il y a l'Arrêté ministériel n°078/CAB/MIN-UH/2016 du 12 novembre 2016 portant révision partielle de l'arrêté ministériel de 2014 complétant l'Arrêté ministériel de 2013 portant identification du parc immobilier privé à Kinshasa. Si vous prenez cet Arrêté signé par le ministre Omer Egwake, cette maison est reprise au numéro 189 comme étant un bien immobilier de l'État. Il en est de même pour l'Arrêté de 2013 signé par le ministre Fridolin Kasoshi. Cette maison est bel et bien reprise au numéro 193 comme une maison appartenant bel et bien à l'État. Je prends l'Arrêté de 2018 signé par Joseph Kokonyangi peu avant qu'il ne parte à l'Assemblée nationale, cette parcelle est encore reprise au numéro 101 comme une parcelle qui appartient à l'État congolais », a-t-il souligné. 

Tenant compte de ces faits, il a justifié « le délogement administratif » de B. Tshibangu par l'occupation illégale de cette parcelle. S'agissant de l'arrêt du Conseil d'État qui aurait reconnu ce dernier comme propriétaire, le conseiller politique et en communication du ministre chargé de l'Urbanisme et Habitat a expliqué qu'il n'en est pas question. D'ailleurs, a-t-il argué, cette juridiction a statué sur base d'un arrêté déjà abrogé. Pour lui, le certificat d'enregistrement brandi par le camp Tshibangu résulte de « la mafia ». 

« Je tiens à préciser que le Conseil d'État n'a pas pour attribution de donner des maisons aux gens. Au Conseil d'État, monsieur Tshibangu est allé attaquer un arrêté pris par le ministre d'État à l'Urbanisme et Habitat en 2021 au terme duquel Pius Muabilu, partant des autres Arrêtés ayant fait l'inventaire du patrimoine immobilier privé de l'État, reprenait cette maison comme étant un bien immobilier privé de l'État. Il a attaqué cet Arrêté de 2021 pendant qu'en 2023, le ministre d'État en charge de l'Urbanisme avait déjà pris un autre Arrêté abrogeant celui de 2021 et reprenant la même parcelle comme étant une propriété de l'État. L'Arrêté dont il parle n'avait plus d'effet le jour où il l'a attaqué devant le Conseil d'État », a indiqué le conseiller politique et en communication de P. Muabilu. 

Somme toute, il a mis en garde B. Tshibangu qui use « de la manipulation et des mensonges » pour chercher à s'attirer en vain la sympathie de l'opinion. 

Merveil Molo