La Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) présente sur le sol congolais depuis novembre 2022 salue le cessez-le-feu observé au Nord-Kivu entre l'armée congolaise et les rebelles du M23 grâce à ses efforts.
Evariste Ndayishimiye, président en exercice de l'organisation régionale et président du Burundi, considère cela comme un résultat palpable en dépit de tensions perceptibles liées au retard du cantonnement des rebelles, même si les autorités congolaises remettent en cause les efforts fournis par les troupes est-africaines.
"Au Nord-Kivu, les combattants du M23 qui perturbaient la paix ne sont pas encore cantonnés. Donc, tant qu'ils ne seront pas cantonnés, c'est qu'il y a tension et quand il y a tension, il [Félix Tshisekedi] voit qu'il n'y a pas de résultats. Mais, le travail déjà abattu, c'est que le cessez-le-feu est visible sur le terrain. C'est un résultat palpable", a-t-il indiqué le lundi 19 juin dernier dans une interview accordée à BBC.
Au sujet du cantonnement des rebelles, le président burundais a chargé le régime de Kinshasa. À l'en croire, le retard observé est dû au fait que le gouvernement congolais n'a toujours pas encore rendu disponibles les sites.
"Après analyse, on a vu qu'il y a aussi la responsabilité du gouvernement de la RDC parce que c'est lui qui doit préparer les zones de cantonnement (du M23, ndlr). Maintenant, on nous a promis que dans 2 semaines, il sera prêt. Une semaine est déjà écoulée (...)", dit-il.
Le 9 mai dernier, à Gaborone au Botswana, Félix Tshisekedi avait vivement remis en cause le travail de la force régionale. Le chef de l'Etat avait même prévenu que la RDC serait obligée de la remercier si les résultats escomptés n'étaient pas produits jusqu'en juin 2023.
"Comme le mandat s'achève au mois de juin, si à cette date là, nous estimons que le mandat n'est pas rempli, nous allons décider de raccompagner ces contingents venus à la rescousse de la RDC et voir comment nous pouvons continuer nous-mêmes à pacifier notre pays", avait-il déclaré.
Cependant, lors du 21e sommet extraordinaire de l'EAC du 31 mai dernier à Bujumbura (Burundi), les chefs d'Etat avaient prorogé le mandat des troupes jusqu'au 8 septembre prochain. Pour ce qui est du pré-cantonnement du M23, les dirigeants régionaux avaient opté pour le site de Rumangabo (Nord-Kivu), plutôt que pour celui de Kindu, au Maniema, comme décidé précédemment.
En même temps, dans un communiqué publié ce mardi 20 juin, le M23 dit ne pas être concerné par le programme de désarmement et réinsertion ni même par le cantonnement. Il continue d'exiger un dialogue direct avec le gouvernement congolais.
Isaac Kisatiro