Lubumbashi : un judoka tué par un militaire commis à la garde d'un officier de l’armée

Mardi 2 mai 2023 - 17:41
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Un jeune homme d'une vingtaine d'années a été assassiné par balle tirée par un garde du corps d'un officier de la deuxième zone de défense des Forces Armées de la République démocratique du Congo, suite à la défaite enregistrée par l'enfant de cet officier lors d'un combat de Judo organisé au sein de l'Institut supérieur pédagogique de Lubumbashi, le lundi 1er mai 2023.

Le major Charles Bin Lwamba, porte-parole de la Police Nationale Congolaise (PNC) dans le Haut-Katanga, qui confirme le décès à 7SUR7.CD ce mardi, explique que l'athlète qui a reçu la balle au niveau de la poitrine n'était même pas celui qui avait remporté le combat contre le fils de ce capitaine.

 "Il y a un certain capitaine Assani de la deuxième zone de défense dont le fils jouait dans cette compétition de Judo, son fils a été battu. Alors, c'est son garde du corps qui a tiré sur un autre athlète qui ne jouait pas avec le fils du capitaine. Et l'athlète est décédé", a-t-il déclaré au téléphone de 7SUR7.CD.

A en croire la PNC, l'enfant du capitaine a été arrêté alors que l'officier et son garde du corps se sont volatilisés dans la nature. Les enquêtes sont déjà en cours pour arrêter le commanditaire avec l'aide du fils aux arrêts.

"Le capitaine et son garde du corps ont pris le large. La police a arrêté d'abord le fils, le sportif là, l'athlète et il va nous aider à faire avancer les enquêtes et peut nous renseigner où se trouve son père", a conclu le major Charles Bin Lwamba.

Par ailleurs, la police a regretté de constater que la ligue provinciale de Judo puisse organiser une telle rencontre sans demander quelques éléments de la Police pour assurer la sécurité.

Dans un communiqué publié ce mardi intitulé "énième mort d'homme" à Lubumbashi, le Centre international pour la promotion de développement et des droits de l'homme, une organisation de la société civile s'est dit indigné de constater que certains militaires des FARDC puissent continuer à "tuer la paisible population sans arme".

Rappelant les massacres des jeunes identifiés comme membres de l'UNAFEC enregistrés le jeudi 23 mars dernier et la tuerie de ce jeune homme, sportif de son état, le CIPDDH appelle le chef de l'État Félix Tshisekedi Tshilombo et le ministre de l'intérieur à faire appliquer les résolutions du Conseil des ministres du 13 mai 2019 tenu à Lubumbashi, concernant la permutation des militaires et policiers qui ont déjà fait plus de cinq ans dans une même province et d'interdire la circulation des hommes en uniforme avec les armes de guerre.

Patient Lukusa, à Lubumbashi