Dans un communiqué de presse publié ce lundi 3 avril 2023, l'ONG Médecin Sans Frontière (MSF) estime que la situation humanitaire autour de la ville de Goma, où des populations viennent se concentrer en fuyant l'insécurité, devient de plus en plus " catastrophique" avec des risques élevés d'insécurité alimentaire et de contamination des maladies.
MSF appelle la communauté internationale a fournir plus d'efforts pour répondre à cette crise " majeure".
Le représentant national du MSF en RDC, Raphaël Piret, cité dans ce communiqué de presse, appelle tous les acteurs impliqués dans la réponse humanitaire, surtout dans l'Est de la RDC, de faire preuve de plus de réactivité et de flexibilité afin de répondre rapidement aux besoins de ces communautés et de s’ajuster à l’évolution des mouvements de populations.
« La situation au Nord-Kivu est alarmante... Il suffit de regarder les conditions indignes dans lesquelles les gens vivent aux abords de la ville de Goma, la capitale provinciale, pour se rendre compte que la réponse n’est pas à la hauteur des besoins. Pourtant, ce ne sont pas les organisations humanitaires qui manquent à l’est de la RDC », a-t-il ajouté.
A l'heure actuelle, environ 3 000 abris, accueillant plus ou moins 15 000 personnes, ont été construits depuis un an à la périphérie de Goma.
Un chiffre bien trop faible par rapport à l’ampleur des besoins, estime MSF qui craint, en plus de l'insécurité alimentaire, des risques de contamination des maladies tel qu'Ebola.
" La rougeole et le choléra ont éclaté dans des sites de déplacés au nord de Goma, dans le territoire de Nyiragongo, tandis que ces dernières semaines la situation sanitaire est devenue critique à Bulengo et Lushagala, où les cas suspects de rougeole et de choléra se sont multipliés", prévient Abdou Musengetsi, coordonnateur de projet pour MSF à Goma.
Il ajoute, « au mois de mars, rien qu’à Bulengo, nous avons pris en charge près de 2 500 patients présentant des symptômes du choléra et plus de 130 enfants souffrant de la rougeole », s’inquiète-t-il.
Au mois de février 2023, MSF dit avoir apporté une assistance humanitaire et médicale à environ 30 000 personnes temporairement déplacées dans la ville Mweso.
" A l’heure actuelle, MSF renforce sa réponse pour les personnes déplacées à Kayna, dans le territoire de Lubero, et à Minova, dans la province du Sud-Kivu.
En parallèle, les équipes de MSF continuent leurs activités régulières à Goma, Rutshuru, Kibirizi, Bambo, Binza, Mweso, Masisi et Walikale, fournissant des soins essentiels à des milliers de personnes", lit-on dans ce document.
Pour rappel, les États-Unis estime à environs un million, le nombre des personnes en débandade loin de leurs domiciles respectifs depuis la résurgence du M23 dans la province du Nord-Kivu en avril 2022.
Près de 2,5 millions se sont déplacées sur l’ensemble de la province du Nord - Kivu, selon les Nations unies.
MD