Agression rwandaise : Face à la délégation du Conseil de Sécurité, Sesanga préconise la réévaluation et la relance de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba

Dimanche 12 mars 2023 - 09:54
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Le député national Delly Sesanga a eu une séance de travail le 10 mars 2023 avec la délégation du Conseil de Sécurité de l'ONU en visite à Kinshasa.

Les échanges ont tourné autour de deux points à savoir : la situation sécuritaire dans l'Est et dans la région des grands lacs, ainsi que l’évolution du processus électoral en vue des élections générales de 2023.

Sur le plan sécuritaire, le président national du Parti Envol a d’abord relevé que la souveraineté et l'intégrité territoriale de la RDCongo sont encore mises à rude épreuve, avec la recrudescence de l’insécurité, par l'activisme militaire du M23, soutenu par le Rwanda.

« La résurgence du conflit à l'Est est consécutive au chaos diplomatique et sécuritaire orchestré par une suite des décisions inconséquentes de la stratégie du régime TSHISEKEDI dans la région des Grands-Lacs. Cette stratégie a favorisé l'escalade dans la région sur fond des rivalités entre pays voisins et de surrenchère politico-économique. La mise en marge de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba du 24 février 2013, qui constituait pourtant le cadre de référence le plus transversal et inclusif, en matière de paix, de sécurité et de coopération dans la région, a privé de visibilité et d'une feuille de route viable pour la paix et la sécurité », a-t-il fait savoir dans un communiqué parvenu ce dimanche 12 mars à 7SUR7.CD. 

À l’en croire, depuis, les initiatives de paix se démultiplient, sans articulations entre elles, et finissent par se superposer dans la région au plan politique, diplomatique et militaire.

« Il y a autant de tentatives qu'il y a d’échec. La confusion est totale.
La conséquence en est la sur militarisation de la zone, au demeurant abandonnée par l'administration d'État et la justice. Nonobstant la contestation de l'efficacité de la mission de la MONUSCO, la proclamation de létat de siège sur les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu, les opérations militaires bilatérales avec l’Ouganda : «Shuja», ainsi que le déploiement des forces de l'EAC nont pas réussi à restaurer la paix dans la sous-région
 », a-t-il ajouté.

Sur le plan interne, Delly Sesanga fait remarquer que la politique de ravalement des institutions internes menée par le régime, a conduit à l’érosion du socle de légitimité des Institutions. 

« Plus enclin à saffranchir de la Constitution, la pratique institutionnelle du régime a miné les équilibres internes en instrumentalisant les clivages, les divisions tribales, ethniques et régionales internes, contribuant ainsi à l’érosion du socle de légitimité des Institutions politiques fragiles, construite sur base de la Constitution de 2006, fruit du compromis des Accords de Sun city de 2002 », lit-on dans ledit communiqué.

Pour ce candidat déclaré à la prochaine présidentielle, dans l'état actuel du conflit, il convient de trouver une solution qui adresse tous les sujets avec une approche à court, moyen et long termes visant à restaurer la paix et la sécurité, en tirant les leçons des défaillances de la mise en œuvre de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba et des politiques improductives entreprises par la RD Congo dans la région. 

« Il s'agit de l'Etat de siège proclamé sans planification et sans financement adéquats, qui a délité davantage l'administration publique et territoriale chancelantes; l'intégration inexpliquée de la Communauté économique des pays de l'Est, en contradiction avec l'objectif énoncé dans l'Accord d'Addis-Abeba de revitaliser plutôt la CEPGL ; les accords bilatéraux de coopération militaire qui ont attisé la méfiance et rivalités entre Etats de la région ; les accords d'exploitation illicite des ressources naturelles engagées par le Gouvernement dans la région qui ont accentué la course entre les Etats dans la prise d'intérêt à l'Est du Congo, réduit à un Etat client, en quete de carnet d'adresse contre ses ressources naturelles », a insisté le président de l’Envol.

C’est ainsi que Delly Sesanga reste convaincu qu’il est dès lors impérieux de réévaluer et relancer l'Accord-cadre d'Addis-Abeba, en tenant compte des éléments et de nouveaux besoins. 

Pour lui, il va falloir aussi réexaminer les raisons de l’adhésion de la RD Congo à l'EAC ainsi que tous les accords bilatéraux signés avec les pays voisins, sans l'implication du Parlement. 

Concernant « la superposition des initiatives », Delly Sesanga estime qu’il y a lieu de fusionner toutes les initiatives en cours en une seule en renforçant, par le leadership de l'UA, la médiation angolaise conduite par le Président Laurenço pour restaurer la confiance et assurer le dialogue dans la région.

Jephté Kitsita

 

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