RDC : La VSV demande aux autorités de repenser l'état de siège suite à la montée des violations des droits humains 

Mercredi 28 décembre 2022 - 19:00
Image
Droits tiers

La Voix des Sans Voix pour les droits de l'homme (VSV) et plusieurs organisations œuvrant dans le cadre du Réseau Service Civil pour la Paix (SCP) alertent sur l'augmentation des violations et d'atteintes des droits humains en Ituri et au Nord-Kivu, deux provinces se trouvant dans l'Est de la RDC qui sont sous état de siège.  

S'appuyant sur le monitoring réalisé dans ces contrées, le directeur exécutif de la VSV, Rostin Manketa, a fait mention de la montée des actes de torture, des meurtres, des massacres des civils, des atteintes à l'intégrité physique ainsi que des arrestations arbitraires d'acteurs de la société civile, des défenseurs des droits humains, des membres des mouvements pro-démocratie et des journalistes. 

Pour corriger le tir, il a appelé les autorités congolaises à repenser l'état de siège. 

« La persistance des violations et atteintes aux droits humains dans les deux provinces sous état de siège, caractérisées notamment par une tendance à la hausse des actes de torture, de meurtres, des massacres des civils, des atteintes à l'intégrité physique ainsi que des arrestations arbitraires d'acteurs de la société civile, des défenseurs des droits humains, des membres des mouvements pro-démocratie et des journalistes, doit pousser les autorités congolaises à repenser l'état de siège bien que celui-ci n'a pas démérité, sinon à y mettre fin dès que possible », a-t-il fait remarquer au cours d'un point de presse animé à Kinshasa ce mercredi 28 décembre 2022. 

Une autre raison qui justifie la démarche de ces organisations de la société civile est le fait que l'état de siège n'a pas donné les résultats escomptés. 

« En effet, au regard de la poursuite des massacres des civils dans le contexte de l'état de siège et l'occupation de plusieurs espaces du territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu, les informations de terrain recueillies font de plus en plus état de la méfiance de la population vis-à-vis des résultats mitigés de l'état de siège », a soutenu le directeur exécutif de la VSV. 

De manière générale, a expliqué R. Manketa, les atteintes aux droits humains sont l'œuvre des groupes armés qui écument les populations civiles dans l'Est du pays. 

« Les groupes armés sont auteurs d'atteintes aux droits humains. Il y a aussi quelques militaires qui sont auteurs des violations des droits humains dans les deux provinces sous état de siège. Avant la fin de cette semaine, nous allons donner les chiffres et détails. Vous allez constater une implication qui n'est pas si importante des forces armées de la RDC. Mais, les auteurs les plus nombreux sont les groupes armés », a-t-il indiqué. 

En vigueur depuis mai 2021, l'état de siège décrété par le chef de l'État en Ituri et au Nord-Kivu a été prolongé par les députés nationaux pour la 38ème fois. C'était lors de la plénière tenue le 12 décembre dernier. 

Merveil Molo