Élections 2023 : La société civile craint que le territoire de Kwamouth perde quelques sièges à la suite des déplacements des populations

Jeudi 15 décembre 2022 - 15:29
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A 10 jours du début de l'opération d'enrôlement des électeurs, conformément au calendrier publié par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Kinshasa News Lab a organisé une table ronde, le mercredi 14 décembre 2022 à Kinshasa, sur le thème : « Inscription des électeurs et insécurité : Implications pour le processus électoral ».

Ce fut un moment d'échanges sur le processus électoral en cours. Des acteurs de la société présents dans la salle n'ont pas caché leur crainte de voir les zones en conflits, dont le territoire de Kwamouth, dans la province de Maï-Ndombe, perdre quelques sièges à la suite des déplacements des populations.

Cette crainte a surtout été exprimée par Pélagie Makiedika, présidente de l'ONG Cause rurale. Cette experte des questions électorales a axé son intervention sur le thème : « Quel est le rôle de la société civile pour un enrôlement des électeurs sécurisé ? ».

« Les villages se sont vidés depuis des jours dans le territoire de Kwamouth. Il y a un risque réel que ce territoire perde un ou deux sièges à cause des déplacés. Moins il y aura des électeurs pour l'opération d'enrôlement qui commence le 24 décembre 2022, plus le territoire de Kwamouth risque de perdre quelques sièges », a-t-elle déclaré.

Abordant dans le même sens, le député national Guy Mosomo, élu de Maï-Ndombe, a appelé la centrale électorale à faire preuve de pragmatisme pour réussir ce pari d'organiser l'enrôlement des électeurs de Kwamouth dans le contexte actuel.

« Si la CENI ne s'en tient qu'à la loi, la population de Kwamouth qui est généralement en déplacement à ce jour ne va pas s'enroler en grand nombre. Conséquence, ce territoire va perdre 1 ou 2 sièges. D'où, le plaidoyer pour que cette institution fasse preuve de pragmatisme pour réussir ce pari », a indiqué cet élu du peuple.

L'un des panelistes, le professeur Germain Kuna, a planché sur le thème : « L'impact de l'insécurité sur l'identification et l'enrôlement des électeurs ». Cet expert électoral et professeur des Sciences politiques à l'Université de Kinshasa a appelé la CENI à  faire preuve d'intelligence stratégique et les partis politiques qui jouent un grand rôle important dans la structuration de l'opinion publique à mobiliser les électeurs afin de s'enroler massivement.

« Comment la CENI applique les leçons tirées des élections de 2018 au processus d'enregistrement actuel ? », tel est le thème sur lequel s'est appesanti Me Dave Banza, directeur du cabinet adjoint du président de la CENI. Il a, d'emblée, réaffirmé la détermination de la centrale électorale à organiser les élections dans le délai constitutionnel.

Parlant de l'enrôlement des électeurs déplacés dans les zones en conflits, Dave Banza a affirmé que son institution va avant tout s'en tenir à ce que dit la loi dans ce cas de figure. Il a tout de même rappelé que le travail de la sécurisation du processus électoral incombe avant tout au gouvernement.

Dans les échanges, les organisations de la société civile présentes dans la salle ont fustigé le fait que le cadre de concertation mis en place par le CENI soit réduit à un cadre d'information. Elles invitent la centrale électorale à les associer en amont dans certaines décisions importantes visant notamment la rationalisation des élections de 2023.

Orly Darel Ngiambukulu