Les sénateurs débattent ce jeudi 15 décembre 2022 sur les allocations telles qu'inscrites par la commission Économie et Finances dans leur rapport, sur l'examen de la loi des finances exercice 2023.
Si le budget de l'agriculture est passé à 10% tel que recommandé en 2003 à Maputo par l’Union africaine, d'autres secteurs essentiels restent, selon certains sénateurs, en deçà du seuil nécessaire au vu de leur impact sur la vie de l'Etat congolais.
Il s'agit notamment du secteur de la Défense et sécurité qui est resté à 10% du budget previsionel du pouvoir central tel qu'envoyé dans la version de l’Assemblée nationale.
Selon la sénatrice Francine Muyumba, ce pourcentage reste moindre au regard des défis qu'il y a à relever dans le cadre notamment de la Loi sur la programmation militaire qui nécessite +/- 1 milliard de dollars américains à chaque exercice budgétaire.
« Si cela ne dépendait que de moi honorable président, j'aurai ramené cette affectation à 20% au vu de la situation sécuritaire que traverse notre pays. En ce qui concerne le secteur de la santé, 10%, ça va mais ça reste insignifiant pour la simple raison que nous devons nécessairement passer de 10 à 15% peut-être prochainement, parce que c'est seulement comme ça que nous arriverons à l'engagement pris par notre pays en 2001 à savoir, allouer 15% du budget à ce secteur », a-t-elle avancé.
Francine Muyumba qui est aussi auteure d'une loi sur l'amélioration de l'appareil diplomatique congolais, s'est plaint de l'allocation de moins d'1 % réservé au secteur des affaires étrangères.
« Nous devons améliorer des choses au niveau de notre appareil diplomatique et résoudre les problèmes de nos diplomates comme il se doit partout où ils représentent notre pays. Si ça ne dépendait que de moi, j'allais réserver au moins 1,5 % du budget national. Si nous n'arrivons pas à financer la diplomatie, pourquoi garder plus de 60 missions diplomatiques à travers le monde ? », s’est-elle interrogé.
Le sénateur Bakomito de son côté a recommandé la réduction des inégalités dans les allocations aux provinces à travers les 10% réservés à la Caisse nationale de péréquation.
« Selon la Constitution, la Caisse nationale de péréquation devrait être alimentée de 10% de la totalité de recettes à caractère national chaque année. Mais lorsque l'on voit le volume de crédit dédié à cette caisse, on remarque qu'elle est inférieure à 10%, ce qui pose un véritable problème sur la volonté de corriger les inégalités qu'il y a entre les provinces », s'est-il alarmé.
En ce qui concerne les régies financières, le sénateur présume une sous estimation des recettes douanières contrairement à la DGI et DGRAD ou l'on constate une augmentation des contributions prévisionnelles.
« Malgré les crédits additionnels trouvés auprès de la DGDA, je trouve que ce n'est pas assez suffisant alors qu'il y a quand même une augmentation substantielle de recettes d'exportation notamment à la doine. Sans être spécialiste en la matière, je présume quand-même qu'il y a sous estimation de recettes douanières », a-t-il dit.
Pour ce qui est de la répartition de 40% de rétrocession en provinces, notons que le Haut-Katanga, Kongo-Central et Kinshasa se retrouvent respectivement avec 15, 10 et 8,2 % alors que d'autres provinces telles que le Sankuru restent à près de 2 % seulement.
Moïse Dianyishayi