Les rebelles du M23 qui ont refait surface depuis plusieurs semaines maintenant agressent la République démocratique du Congo dans sa partie Est, précisément au Nord-Kivu. Ces derniers occupent même certaines localités notamment la cité frontalière de Bunagana.
Pour le professeur Néhémie Mwilanya, ancien directeur de cabinet de l'ex-président de la République Joseph Kabila, le régime actuel pouvait solliciter l'expertise de ceux qui ont géré le pays avant et qui ont également fait face à la même situation.
Néhémie Mwilanya s'est exprimé ainsi le vendredi 22 juillet 2022 à l'occasion de la cérémonie de vernissage de son ouvrage intitulé "Région des Grands Lacs, Dynamique des conflits et système de sécurité collective", préfacé par le professeur émérite Augustin Mampuya.
« Les conflits il y en a eu, ces mêmes conflits existent aujourd'hui et ils existeront toujours. Mais en même temps, juste à côté de ces problèmes, des solutions existent souvent, mais elles ne sont pas appliquées. Est-ce par ignorance ? Est-ce par méfiance ? Ou par défiance ? Ce sont là les questions que nous soumettons à l'assistance. Notre pays a des problèmes aujourd'hui, il y en a qui ont géré ce pays et qui en ont fait l'expérience », a indiqué Néhémie Mwilanya.
Dans la foulée, ce cadre du Front Commun pour le Congo (FCC) a martelé que la République démocratique du Congo ne va se bâtir que sur des acquis.
« (...) Lors du vernissage de notre dernier ouvrage, nous disions encore que ce pays va se bâtir sur des acquis. Et nous pensons donc avoir offert une modeste contribution par rapport à cette tragédie que connaît notre pays », a-t-il renchéri.
Cependant, le professeur Néhémie Mwilanya s'est interrogé si sa contribution sera prise en compte par le pouvoir actuel.
« Est-ce qu'on aura à faire à une défiance face à la réalité des faits ? Est-ce qu'on va s'en servir ? C'est autant de questions qu'on peut encore se poser aujourd'hui. Mais nous, nous pensons plutôt adresser nos derniers mots à ceux qui souffrent de ce conflit mais aussi à ceux qui souffrent de cette méfiance et défiance des pouvoirs publics, peut-être qui pouvaient juste recourir aux expériences passées pour savoir comment trouver des solutions aux problèmes qui se posent », a conclu Néhémie Mwilanya.
Pour rappel, les rebelles du M23 qui avaient été défaits en 2013 ont refait surface. Kinshasa accuse Kigali (Rwanda) de soutenir ces rebelles pour déstabiliser le pays. Selon la MONUSCO, la puissance de feu du M23 lors des récents affrontements ressemblait plus à une armée conventionnelle qu'à celle d'un groupe rebelle.
Jephté Kitsita