Le déploiement, dans les prochains jours, d'une force régionale militaire pour appuyer l'armée congolaise dans la traque des rebelles dans l'Est du pays, soulève déjà des remous en RDC.
Dans un communiqué publié ce lundi 20 juin 2022, le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) hausse le ton contre cette initiative issue du 3è conclave des chefs d'État de la Communauté des États d'Afrique de l'Est (EAC) tenu à Nairobi (Kenya).
Cette structure de la société civile demande au président de la République, Félix Tshisekedi, de renoncer sans hésitation à ce projet qui pourrait aggraver la situation sécuritaire qui prévaut dans l'Est du pays.
Pour la LUCHA, la présence d'une nouvelle force régionale militaire ne se justifie pas pour 3 raisons. Primo, toutes les armées de la Communauté des États d'Afrique de l'Est sont déjà présentes sur le sol congolais, sous une forme ou une autre.
Secundo, au moins 3 sur 7 pays membres de l'EAC sont impliqués depuis plus de deux décennies dans l'agression et la déstabilisation de la RDC en citant notamment le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi.
Tertio, en plus de l'armée congolaise, de la centaine des groupes armés locaux et étrangers, et des armées des pays voisins, il y a la présence de milliers de Casques bleus de l'ONU déployés dans l'Est depuis plus de 20 ans.
"Au regard de ces factuels, l'idée d'une force régionale, comprenant des armées hostiles ou déjà présentes sur notre territoire, pose de multiples problèmes d'ordre politique, stratégique et même opérationnel. Et il ne suffit pas de mettre à l'écart l'armée rwandaise de cette force régionale : la participation des armées ougandaise, burundaise et sud-soudanaise est tout aussi indésirable. Monsieur le président, pour toutes ces raisons, nous rejetons vigoureusement le projet de déploiement d'une nouvelle force régionale et vous appelons à y renoncer sans atermoiements", peut-on lire dans ce communiqué.
La LUCHA préconise que la RDC puisse requérir du Conseil de sécurité de l'ONU le renforcement de la Brigade d'intervention en troupes (par les pays de la région à l'exclusion du Rwanda, de l'Ouganda, du Burundi et du Soudan du Sud. Elle réclame la fin de l'opération Shuja menée par les armées congolaise et ougandaise. Ce mouvement citoyen insiste sur la réforme des forces de défense et de sécurité congolaises qui doit être la priorité nationale absolue.
Selon la présidence de la République, une force régionale militaire sera bientôt déployée dans l'Est du pays sans l'armée du Rwanda. Le pays de Paul Kagame est en froid avec la RDC depuis la résurgence du mouvement rebelle M23.
Merveil Molo