La surpopulation carcérale bat son plein à la prison centrale de Makala, construite avec une capacité d'accueil de 1500 détenus.
D'après un comptage fait par les services du ministère de la Justice, plus de 8.889 personnes sont sous écrou. Parmi elles, seules 2.026 ont été sanctionnées par une peine d'emprisonnement. Par contre, plus de 6.000 sont en détention et attendent toujours de connaître leurs sorts au niveau des cours et tribunaux.
L'une des principales causes du surpeuplement dans la plus grande prison du pays est la mauvaise tenue des registres qui sont importants pour le contrôle et la vérification de la légalité de la détention.
En vue d'y remédier, la ministre d'État en charge de la Justice, Rose Mutombo, a convoqué ce samedi 02 avril 2022 dans son cabinet de travail, les procureurs généraux des parquets de Kinshasa-Gombe et de Kinshasa-Matete.
« Je devrais les rencontrer puisqu’il y a un contrôle qui a été fait au niveau de la prison centrale de Makala depuis 3 mois par des équipes que j’ai mises en place. Nous avons constaté à ce jour qu’il y a plus de 8.889 personnes incarcérées, 4.271 sont en situation de détention préventive. Il y a au moins 2.030 prévenus qui attendent leurs dernières décisions au niveau des cours et tribunaux. Nous n’avons que 2.026 condamnés », a fait savoir la garde des sceaux.
La ministre de la Justice affirme avoir instruit ces procureurs de mener des inspections pour désengorger la prison centrale de Makala.
« C’est pourquoi, j’ai demandé aux deux procureurs généraux de mener des inspections pour désengorger la prison centrale de Makala. Je l’ai dit parce que le gouvernement dépense beaucoup d’argent pour des personnes qui peuvent être condamnées ou libérées. Même si on applique la grâce présidentielle et la libération conditionnelle, étant donné que nous n’avons que 2.026 condamnés, ça ne sera que sur ce quota qu’on pourra accorder la libération conditionnelle et la grâce présidentielle (...). Je les ai invités pour leur demander qu’ils fassent leur travail. Sinon, il y aura des sanctions », a déclaré R. Mutombo.
Elle annonce avoir saisi le premier président de la Cour de cassation pour qu’il donne des instructions auprès des cours et tribunaux afin d'expédier les dossiers pendants.
« Il y a des équipes des services pénitentiaires qui sont à la prison centrale de Makala. J’attends qu’ils m’apportent le résultat final pour pouvoir prendre position. Dans l'entre-temps, j’ai écrit au premier président de la Cour de cassation pour qu’il donne des instructions auprès des cours et tribunaux afin qu’ils liquident les différents dossiers qui sont pendants à leurs niveaux », a-t-elle souligné.
Lors de sa descente le jeudi 17 mars dernier au parquet de grande instance de Kinshasa-Kalamu, R. Mutombo avait fait un constat amer lié au dysfonctionnement de la justice. Elle s'était rendue compte que les registres ne sont pas bien ténus par les magistrats.
La ministre de la Justice avait déploré ce désordre dans la gestion administrative des dossiers des détenus et prisonniers entraînant la surpopulation carcérale dans les établissements pénitentiaires notamment à la prison centrale de Makala.
Merveil Molo