Les pêcheurs congolais œuvrant sur le lac Édouard qui avaient successivement été arrêtés par la marine ougandaise depuis 2015 ont déjà été tous libérés.
Cette mise au point a été faite par le Comité des pêcheurs du lac sus-évoqué dans un entretien à 7SUR7.CD, ce mardi 11 janvier 2021.
Selon le président dudit comité, il s'agit des efforts menés entre-autres par les autorités congolaises depuis l'avènement de Félix Tshisekedi à la tête du pays, qui a réchauffé les relations diplomatiques entre le Congo et l'Ouganda.
Cependant, Mbusa Kavasya Noé décrit des conditions inhumaines dont les pêcheurs congolais ont été victimes, allant des tortures aux extorsions et même aux assassinats.
« À cause des Ougandais, nous avons connu de sérieuses difficultés sur le lac Édouard depuis 2015. Plusieurs pêcheurs congolais, au moins 400, ont copieusement été fouettés. D'autres ont été arrêtés, les uns condamnés jusqu'à 3 ans de prison. Mais, de ce jour, tous les pêcheurs qui avaient été arrêtés sont déjà libérés », précise-t-il.
Par ailleurs, il déplore le silence de l'Ouganda qui détient encore des engins des pêcheurs congolais, dont la valeur est inestimable. Il lance de nouveau l'appel vers Kinshasa pour que ces outils soient aussi restitués.
« Il y a maintenant des outils de pêche : de 270 moteurs hors-bord, ils ont seulement libérés 207. Il y a aussi d'autres engins qui y sont toujours jusqu'aujourd'hui : 330 pirogues. Imaginez, une pirogue et ses accessoires sont évalués à 2000$. Nous demandons à notre gouvernement de s'y impliquer », a plaidé Kavasya Noé.
Depuis quelques mois, une importante avancée est observée sur le lac Édouard, avec la diminution des arrestations des pêcheurs congolais par Kampala.
Au cours des rencontres bilatérales qui se sont récemment tenues au Nord-Kivu, les représentants de 2 pays se sont accordés de réduire les atrocités qui visent leurs pêcheurs respectifs. C'est en ce sens que des patrouilles mixtes sont programmées pour se rassurer de la réussite de la démarche.
À tort ou à raison, la force marine ougandaise, auteure de la plupart des arrestations, a toujours accusé les Congolais de violer les limites liquides entre les 2 États. Mais, la partie congolaise a souvent pointé du doigt Kampala de profiter malignement de la situation pour en tirer profit.
Isaac Kisatiro, à Butembo