La décision du gouverneur militaire du Nord-Kivu, de mettre le couvre-feu à 19h dans la ville de Beni et à 20h dans les villes de Butembo et Goma ne fait pas l'unanimité dans cette province. Beaucoup d'acteurs politiques et de la société civile y voient une décision « précipitée ».
C'est le cas du député provincial en congé, Alain Siwako qui, dans un message transmis à la presse ce mardi 28 décembre 2021, dénonce une mesure « unilatérale qui expose la population aux tracasseries et violations des droits de l'homme ».
« Il suffit de donner 3.000 Francs Congolais par barrière pour un laissez-passer. Plusieurs fois le couvre-feu a été décrété depuis 2014 à Beni, Butembo et Goma sans aucun résultat positif. Un mauvais diagnostic de la nébuleuse ADF et autres formes de criminalité. Pourquoi maintenir une mesure unilatérale qui expose la population aux tracasseries et violations des droits humains ? », déplore Alain Siwako, dans sa note parvenue à 7SUR7.CD.
Il estime que les habitants du Nord-Kivu n'ont pas besoin d'être enfermés, d'autant plus pendant cette période des festivités de fin d'année. Il fustige le « tâtonnement » des autorités de l'état de siège.
« Depuis 2014, le couvre-feu a comme bilan : la tracasserie de la population, les arrestations arbitraires, les ponctions d'argent, les tortures, le ralentissement de l'activité économique ... Arrêtez de tatonner. La solution c'est avoir un système de renseignement efficace et surtout les bonnes opérations militaires pour pourchasser et neutraliser les ADF », propose-t-il.
Pour rappel, suite à l'attentat-suicide perpétré en plein centre-ville de Beni le 25 décembre dernier faisant 8 morts et 20 blessés, le lieutenant-général Constant Ndima, gouverneur militaire du Nord-Kivu, a décidé de décréter un couvre-feu à Beni à partir de 19h et à 20h à Goma et Butembo. Par ailleurs, la circulation des motos reste interdite dans la ville de Goma à partir de 19h.
Glody Murhabazi, à Goma