Assassinat de Chebeya : Après avoir cité Kabila, Paul Mwilambwe à son tour accusé d'être parmi ceux qui ont planifié cette mission 

Vendredi 10 décembre 2021 - 20:03
Image
7SUR7

L'instruction sur le double assassinat des activistes des droits de l'Homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana s'est poursuivie ce vendredi 10 décembre 2021 à la prison militaire de Ndolo devant la Haute Cour Militaire siégeant au second degré sur cette affaire dont les accusés sont les policiers Christian Ngoy Kenga Kenga, Jacques Mugabo et Paul Mwilambwe. 

Après ses révélations faites lors de la précédente audience, Mwilambwe (chef du protocole de l'Inspection Générale de la Police au moment des faits) a été confronté notamment à ses collègues J. Mugabo et Doudou Ilunga, deux membres du commando Simba dirigé à l'époque par Kenga Kenga. 

Ce moment a été marqué par de profondes divergences sur l'endroit exact où Chebeya a été tué dans l'enceinte de l'Inspection Générale de la Police sous la responsabilité du général John Numbi. 

Mwilambwe a argué que le feu directeur exécutif de la Voix des Sans Voix (VSV) a été « menotté, cagoulé et scotché » à la réception et qu'il a vécu la scène à travers sa caméra de surveillance. 

« Vers 17h30 ou 18h, Chebeya m'avait demandé d'appeler Mukalay. Quand Chebeya était dans mon bureau, il regardait vers la sortie. C'est là qu'il a aperçu le colonel Mukalay et m'a demandé de l'appeler en disant qu'il doit rencontrer le général John Numbi par le canal de Mukalay. Après avoir échangé avec Mukalay au téléphone qui a été surpris de la présence de Chebeya dans mon bureau, il était sorti de l'enceinte de l'Inspection Générale de la Police », a-t-il déclaré. 

Il a été aussitôt contredit par l'un des exécutants qui n'est autre que J. Mugabo qui a soutenu que la victime a été exécutée non pas à la réception mais à l'intérieur d'une Jeep Defender parquée au garage de l'Inspection Générale de la Police. Il a aussi accusé Mwilambwe d'être l'un de ceux qui ont planifié cette mission. 

« Ils [Daniel Mukalay et Paul Mwilambwe] sont en train de faire la diversion. Ce sont eux avec Christian Ngoy Kenga Kenga étant nos 3 chefs, qui ont organisé la mort de Chebeya ce jour-là. Nous, nous sommes des exécutants. Nous étions avec Mwilambwe. Tout ce qu'il est en train de raconter qu'il aurait vu la scène dans la caméra de surveillance, c'est un mensonge. Ils étaient tous là pendant que nous étions en train de faire l'opération. Quand le travail était fini, nous avions quitté ensemble et Mwilambwe était monté dans la voiture de Christian Kenga Kenga et il était descendu en route vers Kintambo », a témoigné J. Mugabo. 

Il a été appuyé par le policier Doudou Ilunga qui a reconnu avoir menotté Chebeya. 

« Devant Dieu et la justice, j'avais vu Mukalay et Kenga Kenga de mes propres yeux avant de menotter Chebeya. Nos chefs [Mukalay et Mwilambwe] mentent quand ils disent que le colonel Daniel Mukalay n'était pas à l'Inspection Générale de la Police. Il était là. Il n'était pas sorti. Tous les 3 [Christian Ngoy, Mwilambwe et Mukalay] étaient présents pendant que nous exécutions le travail qui nous a été donné. C'est Daniel Mukalay et Christian Ngoy qui avaient reçu Chebeya avant qu'il se dirige au bureau de Mwilambwe. Jacques Mugabo était au bureau du colonel Daniel Mukalay avec Christian Kenga Kenga. À quel moment le colonel Mukalay est sorti pour laisser Mugabo et Kenga Kenga dans son bureau ? Ils étaient tous là. Après l'opération, Mwilambwe était même monté sur la voiture de Kenga Kenga et il était descendu à Kintambo », a souligné D. Ilunga. 

Dans sa réplique, le colonel Mukalay a rejeté ces propos en les qualifiant de mensonge pur et simple. 

Le prévenu Christian Ngoy Kenga Kenga qui refuse toujours de comparaître et ses coaccusés, Jacques Mugabo et Paul Mwilambwe, sont poursuivis notamment pour détournement d'armes et des munitions de guerre, association des malfaiteurs, enlèvement, assassinat et terrorisme.

Merveil Molo