Dans sa communication devant les militants et combattants de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) vendredi 12 novembre 2021 à Kinshasa, à l'occasion de la Journée de la Base, Jean-Marc Kabund a insisté sur la réduction drastique du train de vie des institutions de la République démocratique du Congo.
Pour le président a.i de l'UDPS, il faut réduire de moitié tous les fonds qui sont affectés notamment à la Présidence de la République, au Parlement ainsi qu'au Gouvernement. Il propose que cet argent soit affecté à l'enseignement et à la sécurité.
"J'ai parlé avec le premier ministre et je lui ai dit que nous devons réduire drastiquement le train de vie des institutions. Tous les fonds qui sont affectés à la Présidence, au Parlement et au Gouvernement doivent être divisés par 2. Que 50% de cet argent soient affectés dans les secteurs phares qui caractérisent notre pouvoir. C'est notamment la gratuité de l'enseignement et la défense, mettre tous les moyens à la disposition de nos vaillants soldats pour qu'il gagne la guerre dans l'Est. Donc, l'enseignement et la sécurité", a dit Jean-Marc Kabund.
Pour le président a.i de l'UDPS, il faut tout faire pour que le salaire minimum d'un militaire soit de 500 $.
"Nous avons besoin de mettre fin à la guerre dans l'Est, et il faut que nos soldats soient motivés. Si nos soldats sont motivés, beaucoup de jeunes prendront conscience pour intégrer l'armée. Si aujourd'hui un soldat gagne 500$ le mois, beaucoup de jeunes vont intégrer l'armée. Le recrutement ne nous posera plus de problème. Dans une année ou deux, nous allons finir la guerre dans l'Est", a-t-il ajouté.
À en croire Jean-Marc Kabund, aussi longtemps que l'effectif des troupes déployées dans l'Est du pays ne sera pas conséquent, ça sera difficile de mettre fin à cette guerre.
"Si le recrutement ne se fait pas, si l'effectif des militaires n'atteint pas 200.000 ou 300.000 hommes, si on n'envoie pas 80.000 hommes dans l'Est, comment nous allons finir cette guerre ? Les ADF et les autres groupes armés n'ont pas d'avions de chasse, ils n'ont pas d'hélicoptères, ils n'ont pas de chars de combat, ils se battent seulement avec des [armes ndlr] AK. Ça voudrait dire que nos militaires s'ils sont motivés, s'ils sont nombreux, ils gagneront ce combat sans faute. La loi du nombre fera que les rebelles vont fuir. Le vrai problème dans l'Est de notre pays, est qu'on n'a pas un grand effectif des militaires", a martelé Jean-Marc Kabund.
Dans la foulée, le président a.i de l'UDPS a affirmé que ceux qui ont fait en sorte que l'armée ne puisse pas avoir un grand effectif dans l'Est existent, faisant ainsi allusion au régime Kabila. Il a soutenu que ce régime avait menti à la population que l'armée congolaise avait 180.000 hommes.
"Le pouvoir de Kabila nous a dit que les hommes en armes avoisinent 180.000. Mais au moment où je vous parle, vérification faite, je refuse de dévoiler le chiffre parce que c'est le secret de défense. Si on prend le chiffre qu'ils nous donnaient, on le compare avec la réalité, c'est le jour et la nuit. C'est la preuve qu'ils savent ce qu'ils étaient en train de faire. Parce que vous ne pouvez pas en 18 ans de pouvoir, dire que 50.000 militaires sont envoyés à l'Est alors que c'est même pas 10.000 militaires qui sont là. Et l'argent des 40.000 militaires construit des bâtiments ici à Kinshasa", a déploré Jean-Marc Kabund.
Par ailleurs, Jean-Marc Kabund, en sa qualité de premier vice-président de l'assemblée nationale, a donné rendez-vous aux députés nationaux ce samedi, afin qu'ils doublent le budget de la sécurité et de la défense, pour permettre notamment à l'armée de mettre hors d'état de nuire tous les groupes armés actifs dans l'Est de la République démocratique du Congo.
Jephté Kitsita