Environ 3 mois depuis la mise des provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri sous état de siège, des voix s'élèvent pour déplorer « l'inefficacité » de cette mesure prise par le président Félix Tshisekedi pour en finir avec l'insécurité dans cette partie du pays.
À travers un communiqué publié ce lundi 02 août 2021 depuis Butembo et dont 7SUR7.CD s'est procuré une copie, le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA), exprime aussi son indignation vis-à-vis de cet état de siège et exige entre autres le départ du gouverneur militaire nommé au Nord-Kivu, le lieutenant-général Constant Ndima, qualifié « d'incompétent ».
« Nous appelons le président de la République, garant de la nation, de relever en toute urgence, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le lieutenant-général Constant Ndima, de ses fonctions pour incompétence et insuffisance des résultats. Il est clair que cet officier n'est pas à la hauteur de la mission lui confiée », tonne la LUCHA.
Le mouvement pro-démocratie regrette le fait que les massacres des civils se sont de plus en plus accentués dans la région de Beni en cette période d'état de siège, pourtant la mesure a été instaurée pour y mettre un terme.
« L'ennemi a multiplié ses attaques dans les grandes agglomérations urbaines comme rurales entre autres : Beni, Bulongo, Chani-Chani, Eringeti, Ndalya, Mambelenga, Luna, Manzobe, Chabi, Otamabere, Ndimo, Matsongani, Idohu, Ofaya, Kalunguta pour ne citer que celles-là, dont la plupart se sont vidées de leurs habitants à la merci de l'occupation de l'ennemi », déplore la LUCHA.
Dans la foulée, elle peint un tableau sombre de de la situation des droits de l'homme depuis la mise en place de l'état de siège en rapportant que 335 incidents de violation des droits de l'homme ont été enregistrés, au moins 9 attaques meurtrières des ADF, 32 cas d'enlèvements des civils dans l'entité de Rwangoma et 152 massacres.
Les autorités militaires du Nord-Kivu affirment pour leur part, que les résultats de l'état de siège sont positifs en évoquant notamment plusieurs redditions des rebelles enregistrées à Masisi, Walikale et Rutshuru.
Le grand chantier demeure par ailleurs Beni, une entité sous l'emprise des rebelles ADF qui y commettent des exactions depuis des années. Le gouverneur Constant Ndima a même décidé d'installer son Quartier Général à Beni pour, précise-t-il, assurer la montée en puissance des opérations militaires contre les ADF.
C'est depuis le 03 mai que l'état de siège a été décrété et est entré en vigueur 3 jours plus tard. Il a déjà connu 4 prorogations au Parlement, mais la 5e risque d'être plus longue, les députés veulent d'abord passer à une évaluation.
Alphonse Muderwa