RDC - Plaintes contre EY, PwC et Vlisco : Huguette Kalombo dénonce une justice à la botte des puissants et en appelle au Chef de l'État

Mercredi 21 avril 2021 - 10:57
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7SUR7

Dans un document parvenu ce mardi à 7SUR7.CD, Mme Huguette Kankolongo Kalombo accuse  les sociétés Vlisco Congo SARL, Ernst&Young RDC, PricewaterhouseCoopers et leurs dirigeants d’avoir terni son image en l’accusant ''injustement'' d’avoir perçu de manière illicite les fonds de Vlisco Congo pour son compte et/ou pour le compte d’un autre plaignant. 

"Les transactions effectuées normalement par moi dans le cadre de mon service et justifiées conformément aux procédures en place au sein de Vlisco Congo ont été présentées et utilisées par le Consultant de Vlisco Congo, PricewaterhouseCoopers Advisory N.V., au réseau Ernst&Young pour démontrer et insinuer mon implication aux allégations de fraude qui auraient été commises au sein de Vlisco Congo", se plaint-elle.

Tout cela sans me consulter, ajoute-t-elle.

Huguette Kankolongo dénonce aussi le fait que ses bourreaux n'ont pas interrogé les archives de Vlisco Congo. Pire, ils n'ont même pas consulté son ancien contractant Vlisco Congo pour un éclairage quant à la nature de ces transactions de manière à lever toute équivoque.

En effet, il ressort de ce document que PricewaterhouseCooper, Consultant recruté par le Groupe Vlisco pour enquêter sur les allégations de fraude d’environ USD 650.000 au sein de Vlisco Congo, a transmis au réseau Ernst&Young un rapport et des documents qualifiés ''d’évidences compromettantes".

D'après ces documents, H. Kalombo aurait perçu la somme de USD 6.500 ainsi que 4 autres sommes rapprochées d’environ USD 4.000 chacune pour son compte et/ou pour le compte d’un autre plaignant. 

"Ces informations ont été utilisées comme base pour nuire premièrement à mes intérêts au sein de Vlisco car mes responsables directs étaient satisfaits de mes prestations", dit-elle.

Ils semblaient entrevoir ma promotion ou engagement, poursuit-elle.

Pour recouvrer son honneur, Mme H. Kalombo a porté plainte contre les dirigeants de Vlisco Congo, en particulier M. David SUDDENS, gérant de Vlisco Congo et Directeur Général du Groupe Vlisco, ''pour diffamation, imputations calomnieuses, atteintes à sa personnalité, partage de ses données de travail à des tiers dans un sens suspect sans la consulter ni l’auditionner au préalable''.

Elle poursuit aussi en justice PricewaterhouseCoopers N.V., son réseau et leurs agents en charge ou impliqués à cette enquête de fraude pour imputation calomnieuse à son égard, présentation sous forme illicite des transactions pourtant ordinaires et règlementaires, utilisation des données régulières pour justifier des allégations de fraude ou l’intention frauduleuse et participation criminelle. 

La société Ernst&Young France, en particulier M. Arnaud DAUBIGNEY et la société Ernst&Young RDC, en l’occurrence M. Cyprien BONGULUMATA Associé-Gérant signataire du document et Mme Perle KAYOKA, Assistante Ressources Humaines ont été également attraits devant la justice.

H. Kankolongo les accuse d'avoir terni son image en utilisant de fausses informations. C'est sur base de ses informations non vérifiées que des décisions préjudiciables ont été prises en son encontre.

Interrogée quant à la nature des faits, M. H. Kalombo s’est dite choquée par la léthargie observée dans l’instruction judiciaire au Parquet Général près la Cour d’Appel de Kinshasa Gombe.

Selon elle, le magistrat instructeur a ''accordé des largesses inexpliquées et inexplicables aux accusés, en particulier Ernst&Young RDC''. 

D'après elle, EY méprise la justice car elle a saboté toutes les réquisitions notamment, la demande des magistrats de transmission du rapport de PricewaterhouseCoopers et autres documents que eux-mêmes ont cité comme preuves collectées. Même les convocations des magistrats ont été ignorées par les responsables de EY, dénonce-t-elle.

Elle se demande comment au moment où le Chef de l’Etat se bat pour l’avènement de l’Etat de droit et l’égalité de tous devant la loi et la justice, on peut encore avoir à faire à une justice à double vitesse. Une justice dans laquelle des personnes physiques ou morales sont au-dessus de la loi, fait-elle observer. 

Ce qui, d'après elle, est contraire à la vision du président de la République qui promeut une justice juste et équitable. 

''Comment et pourquoi le parquet a-t-il laissé saper son autorité par les multinationales Ernst&Young, PricewaterhouseCoopers, Vlisco et leurs dirigeants ? '', s'interroge-t-elle.

Les 2 cabinets refusent depuis plus de 3 mois pour le premier et 9 mois pour le second, de communiquer le fameux rapport d'accusation et autres évidences qui du reste ont été nommément cités par eux-mêmes comme bases des conclusions, se plaint-elle 

"À la date du 6 octobre 2020, lors de la séance de confrontations des parties, les dirigeants de Ernst&Young RDC, en l’occurrence M. Cyprien BONGULUMATA associé- Gérant et Mme Perle KAYOKA responsable des Ressources Humaines, ont été invités par le magistrat instructeur à transmettre à la justice le rapport obtenu de PricewaterhouseCoopers et autres documents incriminant tous les plaignants dans les 72 heures. À défaut de la présentation de ces éléments selon le magistrat instructeur, ses dirigeants se verraient individuellement être poursuivis. Le magistrat avait également promis de poursuivre la confrontation des parties là où il s’est arrêté aux affirmations de Ernst&Young RDC à travers M. C. BONGULUMATA contre les plaignants, en réservant le droit de réponse aux plaignants à cette prochaine séance.'', relate-t-elle, dépitée.

''Cette séance de confrontation prévue à la date du 9 octobre n’aura plus lieu car la partie Ernst&Young RDC a sollicité une rencontre avec le Procureur Général près la Cour d’appel de Gombe pour récuser le magistrat qui sera appelé par sa hiérarchie à lui faire des explications dans un rapport synthétique. Ceci a été une deuxième récusation d’un magistrat du Parquet pour avoir demandé des documents qualifiés de preuve par les accusateurs eux-mêmes, qui pourtant sont sensés être immédiatement disponibles. '' dit-elle.

''Comment et pourquoi donc des rencontres sur le dos de la partie plaignante avec des moyens non clairement identifiés et contradictoires à l’égard de toutes les parties opposées arrêtent tout de même une instruction judiciaire pendant environ deux mois et bloquent les requêtes formulées par les officiers de l’État en vue d’éclairer la justice sur les faits analysés ?'', se demande-t-elle.

Le plus surprenant encore, selon H. Kalombo, est que même lorsque le magistrat instructeur dira avoir obtenu l’autorisation de sa hiérarchie pour poursuivre l’instruction desdits dossiers, plus aucune séance de confrontation ne sera organisée avec aucune autre partie impliquée et la partie Ernst&Young RDC ne fournira plus ni rapport de PricewatehouseCoopers, ni autres documents demandés. 

''Comment et pourquoi le Parquet, répressif de par sa nature, a laissé autant de latitude et de largesse à la partie Ernst&Young RDC pendant que l’inverse ne lui serait jamais accordé, sinon sa détention pure et simple'',  poursuit-elle sur un ton médusé.

''Pour justifier les fonds prétendus anormalement détenus par moi, les dirigeants de Ernst&Young ont soumis au magistrat à la date du 6 octobre 2020 un extrait du compte de Vlisco Congo à la Trust Merchant Bank TMB qu’ils auraient obtenu de leur maison mère en provenance de PricewaterhouseCoopers sur autorisation évidente du groupe Vlisco. On sait voir dans cet extrait bancaire des sommes soulignées où les incriminés ont été appelés à justifier, en l’occurrence une somme de USD 6.500.
Que fait donc chez Ernst&Young RDC un extrait bancaire de Vlisco Congo impliquant une de ses anciens consultants dans une enquête sur la fraude commise au sein de Vlisco Congo, et de surcroit, un des incriminés chez Ernst&Young RDC doit apporter des réponses sur des transactions effectuées par un consultant (ou ex) de Vlisco Congo
.'', avance-t-elle.

Comment Ernst&Young RDC, qui détient un extrait du compte bancaire de Vlisco Congo à la Trust Merchant Bank comme preuve des versements supposés illicites aux parties accusées, n’est pas en mesure de produire, premièrement sur réquisition de la justice et ensuite sur des demandes expresses des magistrats instructeurs, le rapport ou documents de PricewaterhouseCoopers sensés contenir cet extrait déposé au dossier ?, demande H. Kalombo.

''Et aucune action du Parquet pour obstruction à la justice à charge des dirigeants de Ernst&Young RDC n’est encore initiée, sinon des mandats de comparution et d’amener prétendus lancés par le magistrat instructeur sans la moindre preuve produite.'', constate elle avec dépit.

''M. Cyprien BONGULUMATA a affirmé solennellement dans une correspondance que des évidences probantes ont été obtenues de son concurrent, PricewaterhouseCooper, au sujet entre autres des perceptions des fonds illicites. Par ailleurs, il ressort clairement dans un audio d’une audition disciplinaire transmis à la justice par les parties plaignantes où des affirmations de perception des sommes de USD 6.500 et autres quatre montants dits "rapprochés" à justifier par les accusés ont été lancées par ces réseaux et où des extraits tirés de la comptabilité de Vlisco et autres documents annexés ont été présentés comme preuve des faits incriminés. La société Ernst&Young RDC, à travers ses dirigeants, refuse de produire ces éléments utilisés par elle-même. 
Malgré les éléments déjà déposés à leur charge et les invitations lancées, aucun dirigeant de Vlisco Congo et de PricewaterhouseCoopers n’a encore comparu pour expliquer les accusations graves sur la personne de Mme KANKOLONGO KALOMBO Huguette  et consorts et être confrontés avec les parties plaignantes comme le veut la procédure judicaire. Par rapport à cela, aucun mandat de comparution établi, aucun mandat d’amener établi et le dossier est toujours à son état initial. Pire encore le magistrat va tout de même classer le dossier sans suite dans ce flou total  pour fait civil pour l’envoyer à l’inspection du travail contre Ernst&Young RDC pendant qu’elle n’est pas liée à cette dernière par un contrat de travail et qu’elle a été nommément citée pour perception des fonds clairement illicites selon les accusateurs pour son compte et/ou celui des tiers.'', affirme H. Kalombo

''Heureusement'' soutient-elle, les correspondances avaient été échangées avec les plus hautes autorités judiciaires qui veulent une instruction judiciaire impartiale et juste à l’égard de toutes les parties. 

Elle en appelle donc au Président de la République et à la Première dame, qui est la première citoyenne, pour que le droit à la défense et à une justice équitable lui soit garanti face à des forces puissantes et obscures qui agissent en ternissant injustement non seulement l’image de la femme congolaise mais aussi de la justice de notre pays au mépris des efforts fournis.

Contactées, les personnes mises en cause n'ont pas voulu s'exprimer, se limitant à dire que l'affaire est en justice.

 

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