Nord-Kivu : La société civile plaide pour l'accélération des autres procès des crimes commis lors de la 10e épidémie d'Ebola

Mardi 9 mars 2021 - 20:33
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Photo 7SUR7.CD

Les forces vives du Nord-Kivu ont exprimé leur satisfaction à l'issue du procès dans le dossier de l'assassinat du docteur Richard Mouzoko Kiboung de l'OMS, dont le verdict est tombé le lundi 8 mars dernier.

Toutefois, elles regrettent que certains complices se soient déjà soustraits de la justice à cause du retard pris pour l'ouverture du procès. Allusion faite au docteur Mundama Witende et quelques autres fugitifs, tous considérés comme principaux acteurs dans l'assassinat de l'épidémiologiste camerounais.

Mais, la société civile espère que tous les autres incidents intervenus au cours de la 10e épidémie d'Ebola au Nord-Kivu seront remis sur la table pour que les coupables soient également punis et que les dommages soient réparés.

Elle cite entre autres l'assassinat de l'Infirmier titulaire du Centre de Santé Isonga en zone de santé de Vuhovi ; le meurtre d'un tradi-praticien de Mutsanga en zone de santé de Katwa ; l'assassinat d'un médecin de Beni à Kabasha, en zone de santé de Kalunguta ; les attaques contre les Centres de Traitement d'Ebola de Kirimavolo et Itav en ville de Butembo ; l'attaque de la base de l'OMS à Biakato en zone de santé Mandima, qui s'était soldée par la mort d'une dame qui travaillait au compte de l'OMS ; des incendies des maisons de certains relais communautaires, etc.

« Faisant partie de nombreuses personnes qui ont uni leurs voix pour réclamer l'ouverture de ce procès, notre satisfaction grande est d'avoir assisté à l'aboutissement de ce feuilleton qui n'a que trop duré. Nous pensons également que la Cour militaire pourra accélérer les autres procès des crimes commis contre les Congolais dans le même contexte de la 10e épidémie d'Ebola », pense Edgar Mateso, vice-président des forces vives au Nord-Kivu, dans une interview accordée à 7SUR7.CD.

Le lundi 8 mars 2021, la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu a condamné docteur Kasereka Kasisivahwa Gilbert à 3 ans de servitude pénale principale pour association des malfaiteurs. Les docteurs Pablo Pilipili et Mbayilwako Lwaghe ont écopé de 5 ans de servitude pénale pour participation à un mouvement insurrectionnel alors que le docteur Mundama Witende et les autres fugitifs ont été condamnés à la peine capitale.

Tous sont cités dans la mort du docteur camerounais Richard Mouzoko assassiné le 19 avril 2019 alors qu'il était engagé en première ligne dans la lutte contre Ebola dans les provinces du Nord-Kivu et Ituri.

Isaac Kisatiro, à Butembo