Lors de la reprise ce mercredi 24 février 2021 du procès relatif à l'assassinat de Rossy Mukendi au Tribunal de Garnison de Kinshasa-Matete, les avocats des parties civiles et ceux de la défense se sont retirés de l'audience faute de la non-prestation de serment des juges assesseurs.
Interrogé par la presse, Me Richard Bondo, l'un des avocats des parties civiles, a dénoncé la violation de l'article 27 du Code judiciaire militaire par le Tribunal qui stipule, a-t-il souligné, que les juges assesseurs doivent prêter serment à leur première audience.
"Le Tribunal viole l'article 27 du Code judiciaire militaire qui demande aux juges assesseurs à la première audience de leur siège de prêter serment. C'était une simple formalité qui n'aurait pas pris même deux minutes. Ils ne sont qu'à deux ou trois, ils auraient pu prêter serment...", a-t-il indiqué.
Il a insisté sur la régularité de la composition des juges devant statuer sur cette affaire.
"Pourquoi le président du Tribunal persiste dans cette violation ? Il le dit seul sans même consulter les autres membres de la composition. Nous estimons qu'il a peut-être déjà sa décision en poche pour acquitter les assassins de Rossy Mukendi. Nous ne pouvons pas accompagner le Tribunal dans une espèce de parodie de justice. Le collectif a décidé de se retirer par respect à l'article 76 de la loi qui organise la profession d'avocats", a renchéri Me. Bondo.
Pour la défense, le même souhait de prestation de serment des juges assesseurs est aussi exprimé.
"Le Tribunal doit appeler ces juges assesseurs à prêter serment conformément à l'article 27 du Code judiciaire militaire. Dès lors que les parties civiles [parties de Rossy Mukendi] viennent de déclarer que ce n'est pas le prévenu Tokis qui est l'auteur de la mort de Rossy Mukendi, elles viennent d'indiquer les auteurs, nous sommes extrêmement contents. Nous attendons le jour où le Tribunal va nous notifier la date d'audience et nous allons revenir", a déclaré Me Dieudonné Lokole, avocat de la défense.
La prochaine audience est fixée au 1er mars prochain. Cette affaire oppose le ministère public et parties civiles contre le présumé auteur du meurtre de R. Mukendi, le brigadier en chef, Gérard Tokis Nkombo.
Merveil Molo